du cou, de la poitrine & du ventre, étoient couverts
du même poil blanc affez rude; il n’y avoit un peu de
laine que fur les flancs entre le dos & le ventre, &
encore cette laine courte & fri fée étoit mêlée de beaucoup
de poil. C e mulet avoit auffi les jambes d’un pouce
& demi plus longues que l’agneau du même âge ; ob-
fervé le 3 mai fùivant, c’eft-à-dire dix-huit jours après
fà naiffance, les poils blancs étoient en partie tombés
& remplacés par des poils bruns femblables pour la
couleur à ceux du bouc & prefque auffi rudes. La proportion
des jambes s’étoit foutenue; ce mulet les avoit
plus longues’ que l ’agneau de plus d’un pouce & demi,
il étoit mal fur fes longues jambes, & ne marchoit pas
auffi-bien que l’agneau. Un accident ayant fait périr cet
agneau, je n’obfèrvai ce mulet que quatre mois après,
& nous le comparâmes avec une brebis du mêrîie âge.
L e mulet avoit un pouce de moins que la brebis, fur la
longueur qui efl depuis l’entre-deux des yeux jufqu’au
bout du mufeau, & un demi-pouce de plus fur la largeur
de la tête, prifè au-deffus des deux yeux à l’endroit le
plus gros. Ainfi la tête de ce mulet étoit plus greffe &
plus courte que celle d’une brebis du même âge ; la
courbure de la mâchoire ffipérieure prife à l’endroit des
coins de la bouche, avoit près d’un demi-pouce de
longueur de plus dans le mulet que dans la brebis. La
tête du mulet n’étoit pas couverte de laine, mais elle
étoit garnie de poils longs & touffus. La queue étoit
de deux pouces plus courte que celle de la brebis.
A u commencement de l’année 1 7 5 2 , j ’obtins de
l ’union du bouc avec les brebis huit autres mulets, dont
fix mâles & deux femelles.; il en efl mort deux avant
qu’on ait pu les examiner, mais ils ont paru reffembler à
ceux qui ont vécu & que nous allons décrire en peu
de mots ; il y en avoit deux l’un mâle & l ’autre femelle
qui avoient quatre mamelons, deux de chaque côté
comme les boucs & les chèvres; & en général ces mulets
avoient du poil long fous le ventre & fur-tout fous la
verge comme les boucs, & auffi du poil long fur les
pieds, principalement fur ceux de derrière ; la plupart
avoient auffi le chanfrein moins arqué que les agneaux
ne l’ont d’ordinaire, les cornes des pieds plus ouvertes,
c ’efl-à-dire, la fourche plus large & la queue plus courte
que les agneaux ( f ) .
J ’ai rapporté dans le cinquième volume de l’Hifloire
Naturelle, à l’article du chien, (page 210 fu iv j les
tentatives que j’ai faites pour unir un chien avec une
louve ; on peut voir toutes les précautions que j’avois cru
devoir prendre pour faire réuffir cette union ; le chien
& la louve n’avoient tous deux que trois mois au plus,
lorfqu’on les a mis enfemble, & enfermés dans une affez
grande cour fans les contraindre autrement, & fans les
enchaîner. Pendant la première année ces jeunes animaux
vivoient en paix & paroiffoient s’aimer. Dans la fécondé
année ils commencèrent à fe difputer la nourriture, quoi-
( f ) Note communiquée par JV1. Daubenton, de l’Académie des
Sciences.