pèau après l ’avoir écorché , elle avoir vingt-trois pieds
de longueur , ce qui feroit plus du triple de celle de
nos plus grands ours de terre (a). On trouve auffi dans
le recueil des voyages du N o rd , que ces ours de mer
font bien plus grands & bien plus féroces que les autres.
Mais il eft vrai que dans ce même recueil, on trouve que
quoique ces ours foient faits tout autrement que les nôtres
& qu’ils aient la tête & le cou beaucoup plus longs,
le corps plus délié, plus effilé & plus agile, ils font
néanmoins à peu-près de la même grandeur que nos
ours (b).
Tous les Voyageurs s accordent a dire, qu ils different
encore de l’ours commun , en ce qu ils ont les os de la
tête beaucoup plus durs , & fi durs en effet, que quelque
coup de maffue qu’on puiffe leur donner, ils ne paroiffent
point en être étourdis, quoique le coup foit affez fort pour
affommer un boeuf, & à plus forte raifon un ours ordinaire.
Les relateurs conviennent auffi que la voix de ces ours
marins reffemble plutôt a 1 aboiement d un chien enroue,
qu’au cri ou au gros murmure de l’ours ordinaire. Robert
Lade affure, qu’aux environs de la riviere de Rupper,
on tua deux ours de mer d’une prodigieufe groffeur, &
que ces animaux affames & féroces, avoient attaque fi
ffirieufement les chaffeurs, qu’ils avoient tué plufieurs
(a) Trois navigations admirables faites par les Hollandois au feptentrion.
Paris, >9 9 9 ’ PaSes 1 1 0 ^ 1 1 1 '
(b) Recueil des voyages du Nord. Rouen, 1 7 1 6, tome U , pages
ï 1 9 àf fuiv antes.
Supplément. Tome I I I ^ e