oreilles, & forme le long du cou une Lande blanche &
étroite qui fe perd au-de-là du cou vers les épaules. Les
oreilles font tout-à-fait femblables à celles de nos fouines;
le defiùs de la tête paraît gris & mêlé de poils blancs ;
le cou eft brun, mêlé de gris-cendré, & le corps eft
couvert de poils mêlés comme celui du lapin que l’on
appelle riche, c ’e ft-à - dire, de poil blanc & de poil
noirâtre. Ces poils font gris & cendrés à leur origine,
eniùite bruns, noirs & blancs à leur extrémité. Le deffous
de la mâchoire eft d’un noir-brun qui s’étend fous le
cou & diminue de couleur fous le ventre, où il eft
d’un brun-clair ou châtain. Les jambes & les pieds font
couverts d’un poil luifànt d’un noir-rouflatre, & les
doigts des pieds reflemblent peut-être plus à ceux des
écureuils & des rats qu’à ceux de la fouine. L e plus
grand ongle des pieds de devant a quatre lignes de
long, & le plus grand ongle des pieds de derrière n’en
a que deux ; la queue eft beaucoup plus fournie de poil
à fa naiftance qu’à fon extrémité, ce poil- eft châtain
ou brun-clair mêlé de poils blancs.
Un autre animal de Cayenne, qui a rapport avec le
précédent, eft celui dont nous donnons ici la figure
(■ planche x x i v J . Il a été deffiné vivant à la foire
Saint-Germain en 1768, il avoit quinze pouces de
longueur du bout du nez à l ’origine de la queue,
laquelle étoit longue de huit pouces, plus large & plus
fournie de poils à fa naiftance qu’à fon extrémité. Cet
animal étoit bas de jambe comme nos fouines ou nos
martres. La forme de la tête eft fort approchante de celle
de la fouine, à l’exception des oreilles qui ne font pas
femblables. Le corps eft couvert d’un poil laineux, il y
a cinq doigts à chaque pied, armés de petits ongles
comme ceux de nos fouines.
de la Z I B E L I N E .
N o u s n’avons rien à ajouter à ce que nous avons
dit de la Zibeline, que quelques faits rapportés par les
voyageurs Rufifes, & qui ont été inférés dans les derniers
volumes de i’Hiftoire générale des Voyages.
Les zibelines vivent dans des trous, leurs nids font ou. dans des
creux d’arbres, ou dans'leurs troncs couverts de moufle, ou fous
leurs racines, ou fur des hauteurs parfeméès de rochers. Elles conf-
truifent ces nids de moufle, de branches & de gazon. Elles relient
dans leurs trous ou dans leurs nids pendant douze heures en hiver
comme en été, & le relie du temps elles vont chercher leur nourriture.
En attendant la plus belle faifon, elles fe nourriflent de
belettes, d’hermines, d’écureuils & fur-tout de lièvres. Mais dans
le temps des fruits, elles mangent des baies, & plus volontiers le
fruit du forbier. En hiver, elles attrapent des oifeaux & des coqs
de bois. Quand il fait de la neige, elles fe retirent dans leurs trous
où elles relient quelquefois trois femaines. Elles s’accouplent au mois
de janvier. Leurs amours durent un mois, & fouvent excitent des
combats fanglans entre les mâles. Après l’accouplement, elles gardent
leurs nids environ quinze jours. Elles mettent bas vers la fin.de
mars, .& font depuis trois jufqu’à cinq petits qu’elles allaitent
pendant quatre ou fix femaines.
On ne les chafle qu’en hiver, & les chafleurs vont enfemble
jufqù’au nombre de quarante à cette chafle; ils y vont en canots,
& prennent dès provilions pour trois ou quatre mois. Ils ont un
X ij