202 Supplément à l’Histoire
Sauvages & bielTé deux Anglois. On trouve pages 34
& , du troifième Voyage des HoIIandois au Nord,
qu’ils tuèrent fur ies côtes de la nouvelle Zerable, un
ours de mer dont la peau avoit treize pieds de longueur,
en forte que tout confidéré, je forois porté à croire que
cet animal fi célèbre par fâ férocité , eft en effet d’une
efpèce plus grande que celle de nos ours.
A D D I T I O N
Aux articles de l’Agouti, volume V 1 1 1 y
page 3 7 5 ; du Paca, volume X , page 2 6 9 ;
df de l’Akouchi, volume X V , page 1 5 8.
D e l’A G O U T J.
JNf o u s avons peu de chofe à ajouter à ce que nous
avons dit de l’Agouti. M. de la Borde nous écrit feulement,
que c ’eft le quadrupède le plus commun de
la Guy an ne ; tous les bois en font pleins, foit fur
les hauteurs, foit dans les plaines, & même dans les
marécages.
II e ft, dit-il, de la gro fleur d'un lièvre, fa peau eft dure &
propre à faire des empeignes de fouliers qui durent très-longtemps
; il n’a point de graille, fa chair eft aufli blanche & prefque
auffi bonne que'celle du lapin, ayant le même goût & le même
fumet. Vieux ou jeune, la chair en eft toujours tendre, mais ceux
du bord de la mer font les meilleurs ; on les prend avec des trappes,
on les tue a i’a âut, on les chaffe avec des chiens. Les Indiens &
les Nègres qui favent les fiffler, en tuent tant qu’ils veulent. Quand
ils font pourfuivis ils fe fauvent à l’eau ou bien ils fe cachent comme
les lapins dans des trous qu’ils ont creufés ou dans des arbres creux.
Ils mangent avec leurs pattes comme les écureuils; leur nourriture
ordinaire, & qu’ils cachent fouvent en terre pour la retrouver au
befoin, font des noyaux de maripa, de tourlouri, de corana, &c.
& lorfqu’ils ont caché ces noyaux, ils les iaiffent quelquefois fix
mois dans la terre fans y toucher ; ils peuplent autant que les lapins.
Ils font trois ou quatre petits & quelquefois cinq dans toutes les
faifons de l’année. Ils n’habitent pas en nombre dans le même trou,
on les y trouve feuls ou bien la mère avec fes petits; ils s’appri-
voifent aifément & mangent à peu-près de tout; devenus domeftiques
ils ne vont pas courir loin & reviennent à la maifon volontiers;
cependant ils confervent un peu de leur humeur fauvage. En
général ils relient dans leurs trous pendant la nuit, a moins q u il
ne fafle clair de lune , mais ils courent pendant la plus grande partie
du jou r , & il y a de certaines contrées, comme vers l’embouchure
du fleuve des Amazones, où ces animaux font fi nombreux, qu on
les rencontre fréquemment par vingtaines.
p u P A C A .
C omme nous n’avons donné, volume X , pl. x t l i i ,
que la figure deffinée fur un très-jeune Paca qui n’avoit
pas encore pris la moitié de fon accroiffement, & qu’il
nous eft arrivé un de ces animaux vivant qui étoit déjà
plus grand que celui que nous avons décrit; je l’ai fait
nourrir dans ma maifon, & depuis le mois d’août dernier
17 7 4 ., jufqu’à ce jour 28 mai 1 7 7 5 . d n’a ceffé de
grandir affez confidérablement. J ’ai donc cru devoir le
faire delfiner & en donner la figure (planche X xX V )
avec les obfervations que l’on a faites fur fa manière de
C c ij