aflailli, & fecouant ou heurtant vivement de la tête. Après avoir
été long-temps enfermé, fi on le lâche, il paraît fort gai, il faute &
donne la chaffe aux daims & aux autres animaux, en redreffant la
queue, qu’autrement il porte pendante ; il exhale une forte odeur
que je ne puis trop comparer, & que je ne trouve pas défagréable.
Quand on le frotte de la main, cette odeur approche beaucoup de
celle du fromage verd; il mange de toutes fortes de graines; fa
nourriture à bord du vaiffeau étoit le maïs & de la verdure autant
qu’on en avoit; mais depuis qu’il a goûté ici de i’orge & du^blé
farazin, avec Iefquels on- nourrit plufieurs autres animaux de ia
ménagerie, il s’eft décidé préférablement pour cette mangeaille, &
pour les racines d’herbes & de plantes qu’il fouille dans la terre.
Le pain de feigle eft ce qu’il aime le mieux, il fuit les perfonnes
qui en ont. Lorfqu’il mange il s’appuie fort en avant fur fes genoux
courbés, ce qu’il fait auffi en buvant, en humant l’eau de la furfaçe,
& il fe tient fouvent dans cette pofition fur les genoux des pieds
de devant. Il a l’ouïe & l’odorat très-bons, mais il a la vue bornée,
tant par la petitelfe que par la fituation de fes yeux qui l’empêchent
de bien apercevoir les objets qui font autour de lui, les yeux fe
trouvant non - feulement placés beaucoup plus haut & plus près
l’un de l’autre que dans les autres porcs, mais étant encore à eôté
& en deffous plus ou moins offufqués par deux lambeaux, que
bien des gens prennent pour de doubles oreilles ; il a plus d’intelligence
que le porc ordinaire.
La tête eft d’une figure affreufe; la forme aplatie & large du
nez, jointe à la longueur extraordinaire de la tête, à fon large
groin, aux lambeaux finguliers, aux protubérances pointues,
Liftantes des deux côtés de fes yeux,' & à fes fortes défenfes,
tout cela lui donne un afpeél des plus monftrueux,
Dimenfions
Dhnenjions prifes (pied du Rhin).
pieds, pouces. lignes<
Longueur du corps entier...................................... 4. 3.
Hauteur du train de devant................................................ 2. 3.
Hauteur du train de derrière.............................................. 1. 11 —. 16
La plus grande épaifleur du corps................................... 3. 1.
La moindre épaifleur du corps près des cuiflès............ 2. 1 o i .
Longueur de la tête jufqu’entre les oreilles..................... 1. 3.
Largeur de la tête entre les lambeaux............................ 11 9 1.
Largeur du groin entre les défenfes................................... « 6
Longueur de la queue............................ ........................ // 1 o ~ .
La forme du corps approche allez de celle de notre cochon
domeftique. II me paraît plus petit ayant le dos plus aplati en
deflus, & les pieds plus courts.
La tête, en comparaifon de celle des autres porcs, eft difforme,
tant par la ftruéiure que par fa grandeur. Le mufeau eft fort large,
aplati & très-dur. Le nez eft mobile, à côté un peu recourbé vers
le bas & coupé obliquement. Les narines font grandes, éloignées
l’une de l’autre, elles ne fe voyent que quand on foulève la tête.
La lèvre fupérieure eft dure & épaiffe à côté, près des défenfes, par-
deffus & autour defquelles elle eft fort avancée & pendante, formant,
fur-tout derrière les défenfes, une fraife demi-ovale pendante &
cartilagineufe qui couvre les coins du mufeau.
Cet animal n’a point de dents de devant, ni en deflus ni en
deffous, mais les gencives antérieures font ïiffes, arrondies &
dures.
Les défenfes, à la mâchoire fupérieure, font à leur bafe d’un
bon pouce d’épaiffeur, recourbées & faillantes de cinq pouces Sc
demi dans leur ligne courbe, fort écartées en dehors & fe terminant
en une pointe obtufe; elles font auffi, à côté de chacune, pourvues
d’une efpèce de raie ou cannelure; celles de la mâchoire inférieure
Supplément. Tome I I I . L