de pareilles girandoiles, n’ayant de mouvement que celui que le
vent donne aux branches, & l’on fe fera i’idée d’un tableau qui
m’a toujours paru curieux, & qui fe fait regarder avec plaifir.
Dans les Cabinets les plus riches en fujets d’Hiftoire Naturelle,
on ne manque pas de placer une rouflette éployée & dans toute
l’étendue de fon envergure; de forte qu’on la montre dans fon
aéiion & dans tout fon laid. II faudroit, me femble, s’il étoit
polfible, en montrer à côté ou au-delfus, quelqu’une dans l’attitude
naturelle du repos ; car celle que montre feftampe, volume X ,
flanche XIV, n’eft point encore la véritable; on ne voit jamais
les rouffettes à terre tranquilles fur leurs quatre jambes.
J e terminerai ces notes en difant que la rouffette & la rougette
foumiflent une nourriture faine. O n n’a jamais entendu dire que
qui que ce foit en ait été incommodé, quoique nombre de fois
on en ait mangé avec excès. Cela ne doit point furprendre, dès
que l’on fait bien que ces animaux ne vivent que de fruits mûrs,
de fucs & de fleurs, & peut-être des exudations de nombre d’arbres.
J e le foupçonnois fortement; le paffage d’Hérodote me le fait
croire ; mais je ne l’ai pas allez vu pour donner la chofe comme
une vérité confiante.
A D D I T I O N
À l’article des Chauve-fouris, volume X I I I ,
page 226.
M . Pallas qui nous a donné des defcriptions de deux
Chauve-fouris, qu'il regarde comme nouvelles, & dont
|’ai cru devoir faire copier les figures (pi. l i i ir l i i i )
avertit que la chauve-fouris fer-de-lance, dont j’ai donné
la defcription & la figure, volume X I I I , page 226, fr
planche x x x u i , ne doit pas être confondue avec la
chauve-fouris donnée par Seba, fous la dénomination
de la chauve-fouris commune d’Amérique. M. Pallas dit
avoir vu les deux efpèces, & qu’après les avoir comparées,
il s’efl alluré qu’elles font très-différentes l’une de l’autre.
Je ne puis que le remercier de m’avoir indiqué cette
méprife.
Il nous donne enfùite la defcription d’une de ces
chauve-fouris nouvelles, qu’il dit être des Indes, &
qu’il appelle Céphalotte , laquelle efl en effet différente
de toutes les chauve-fouris que nous avons décrites dans
notre Ouvrage : voici l’extrait de ce qu’en dit M. Pallas.
Cette efpèce de chauve-fouris, jufqu’à préfent inconnue des
Naturaliftes, fe trouve aux ries Moluques, d’où on a envoyé
deux individus femelles à M . Schlofler, à Amfierdam. L a femelle
ne produit qu’un petit; on peut le conjecturer par ce que M.
Pallas, dans la diffeélion qu’il a faite d’une de ces femelles, na
trouvé qu’un foetus.
Il appelle cette chauve-fouris céphalotte, parce qu’elle
a la tête plus groffe à proportion du corps que les autres
chauve-fouris ; le cou y efl auffi plus diftinél, parce qu’il
efl moins couvert de poil.
Cette chauve-fouris, continue M . Pallas, diffère de toutes les
autres par les dents qui ont quelque reffenrblance avec les dents
des fouris ou même des hériflbns, paroi fiant plutôt faites pour
entamer les fruits que pour déchirer une proie; les dents canines
dans la mâchoire fupérieure, font féparées par deux petites dents;
&dans la mâchoire inférieure, ces petites dents manquent, & les
deux canines de cette mâchoire font comme les incifives dans les'
fouris.