îls heurlent & grognent plutôt qu’ils n’aboient ; ils font
flupides, & ne font propres à aucune forte de chalTe.
On s’en fort néanmoins pour tirer des traîneaux auxquels
on les attele au nombre de quatre ou fix. Les Groën-
landois en mangent la chair, & fo font des habits de
leurs peaux (c).
Les chiens du Kamtfohatka font grolfiers, rudes &
demi-fauvages comme leurs maîtres. Us font communément
blancs ou noirs, plus agiles & plus vifs que nos
chiens : ils mangent beaucoup de poiffons ; on les fait
forvir à tirer des traîneaux ; on leur donne toute liberté
pendant l ’été; on ne les ralfomble qu’au mois d’oétobre
pour les atteler aux traîneaux, & pendant l ’hiver on les
nourrit avec une elpèce de pâte faite de poilfon qu’on
laide fermenter dans une folle. On fait chauffer & prefque
cuire ce mélange avant de leur donner fd).
Il paroît par ces deux derniers paffages tirés des
Voyageurs, que la race des chiens de Groenland & de
Kamtfohatka, & peut-être des autres climats foptentrio-
naux, reffemblent plus aux chiens d’UIande, qu’à toutes
autres races de chiens, car la defoription que nous avons
donnée ci-deffus des deux chiens amenés de Ruffie à
Paris, auffi-bien que les notices qu’on vient de lire for
les chiens de Groënland & for ceux du Kamtfohatka,
conviennent affez entr’elles, & peuvent fo rapporter
également à notre chien d’Ilîande.
(c) Hiftoire générale des Voyages, tome X I X , page J t).
(d) Ibidem, page 3 p .
Quoique nous ayons donné toutes les variétés confiantes
que nous avons pu raffembler dans l ’elpèce du
chien, il en relie néanmoins quelques - unes que nous
n’avons pu nous procurer. Par exemple, il y a une race
de chiens fauvages dont j ’ai vu deux individus, & que
je n’ai pas été à portée de décrire ni de faire deffiner.
M. Aubry, Curé de Saint-Louis, dont tous les Savans
connoiffent le beau Cabinet, & qui joint à beaucoup
de connoiffances en Hiftoire Naturelle , le goût de les
rendre utiles, par la communication franche & honnête
de ce qu’il pofsède en ce genre, nous a foüvent fourni
des animaux nouveaux qui nous étoient inconnus ; & au
fojet des chiens, il nous a dit avoir vu, il y a plufieurs
années, un chien de la grandeur à peu-près d’un épagneul
de la moyenne elpèce, qui avoit de longs poils & une
grande barbe au menton. C e chien provenoit deparens de
même race qui avoient autrefois été donnés à Louis X IV ,
par M. le comte de Touloufo. M. le comte de Laffai,
eut auffi de ces mêmes chiens, mais on ignore ce que
cette race fingulière eft devenue.
A l ’égard des chiens fauvages, dans lefquels il
fo trouve, comme dans les chiens domeftiques, des
races diverfos; je n’ai pas eu d’autres informations
que celles dont j ’ai fait mention dans mon Ouvrage.
Seulement M. le vicomte de Querhoënt a eu la bonté
de me communiquer une note au fojet des chiens
fauvages qui fo trouvent dans les terres voifines du
cap de Bonne - elpérance. II dit, qu’il y a au C ap ,
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