la lèvre droite est bordée en dehors; le bourrelet est orné de trois taches brunes,
quadrangulàires ; en dedans il est blanc, et finement dentelé dans toute sa longueur;
la surface extérieure est ornée de stries longitudinales et transverses,
nombreuses et rapprochées, qui y produisent un très-grand nombre de granulations.;
la couleui*est ordinairement d’un brun marron, uniforme, à l’exception
des varices, qui, comme nous l’avons vu, sont blanchâtres; dans quelques
individus, la couleur brune est très-pâle, et l ’on remarque sur les tours une
ou deux fascies transverses d’un brun plus foncé. Cette coquille, assez rare, n’a
encore été trouvée que dans la Méditerranée; sa longueur est de vingt-deux
millimètres et sa largeur de huit.
320. TRITON AFFÏNIS Desh. (voyez notre Pl. XX II, fig. 23 , 24). Murex pileare
Brocc. Conçh, foss. suhap. t. II, p. 3^5, n.° 12.
D’après les recherches que nous avons faites sur le Triton pileare des auteurs,
et après avoir lu .attentivement ce que dit Brocchi de la coquille fossile à laquelle
i l donne ce nom, nous sommes resté convaincu qu’il avait pris pour l ’analogue
du Murex pïleàre de Linné, une espèce fossile qui en diffère sous plusieurs
rapports et qui a des caractères suffisans pour en être distinguée. Nous en avons
fait faire une figure très-éxàcte, et l ’on pourra facilement comparer cette espèce
fossile avec la vivante: nous lui avons donné le nom de Triton ajffinis, pour faire
sentir ses rapports avec l’espèce dont nous le retranchons. Ce Triton, l’un des
plus communs qui soient en Italie, se rencontre aussi en Morée et aux environs
de Perpignan. .
821. MUREX BLAINVILLEI Payr. Cat. des Ann. et Moll. de Corse, p. 149,0.° 299,
pl. 7, fig. 17, 18.
Jolie espèce de rocher que l ’on trouve particuhèrement dans la Méditerranée,
et que l ’on distingue facilement de ses congénères par sa forme et sa couleur. La
description et la figure de M. Payraudeau sont très-exactes.
322. MUREX LASSEIGNEI Desh.— Purpura Lasseignei Baster. Mém. de la Soc. d’hist.
nat. t. II, p. 5o, n.° 2, pl. 3, fig. 17. — Purpura Edwardsi Payr. loc. cit. p. i 55,
n.° 3 i 6, pl. 7, fig. 19, 20.
Nous préférons conserver à cette espèce le nom que M. Basterot, le premier,
lui a donné. Quoique les deux auteurs dont nous donnons la synonymie aient
rangé cette coquille parmi les Pourpres, nous pensons qu’elle doit être comprise
de préférence parmi les Rochers, parce qu’elle en a tous les caractères
extérieurs, et que son opercule est plutôt celui des Rochers que celui des
Pourpres. Cette espèce se trouve vivante, dans la Méditerranée et l’océan Africain,
et fossile aux environs de Dax et de Bordeaux.
823. MUREX BRANDARIS Lin., (voyez notre Pl. XXV, fig. 1 0 , 11). Lion. Syst. nat.
p. M14.;— Bom. Mus. p, 189. — Schroet. Einl. t. I , p. 479. — Gmel,p. 3526,
n.° 4.— La Pourpre, Rondelet, lîv. II, p. 44-— Bonan. Recr. part. 3, fig. 281, 282.
D’Arg. Zoom. pl. IV, fig. C .— Knorr, Yergn, t. II, pl. 18, fig. i , et pl. 2 2., fig.' 4, 5. —
Regenf. Conch,t,I, pl. 6 , fig. 67.sé.Fav,Gonch. pl.,38 , S |,E i , — Fâb, Colnnma,
Aquat. p, 60, fig* 7. 4--.Roissy, Buff. Moll. t. VI, p. 5», n . ? * — Olivi, Adriat.
p. liim r - Dillw- Cat. t. R, p.. 684, n.“,6 Sebà, Mus. t, III, pl. 7 8, fig. 10 ,4 1 .
— Payr. Cat., p. 149, n." 297. — Liehen, Ann. sc. nat. t. XIV, p. i:7.7.,*sp|Laml.
Anim. sans vert. t. VII, p. i 57, n.’ 2 .— Lister, Conch. tab. 900, fig. .20, t-Rumph.
Mus..itab. 26, fig. 4w~Gua]t. Test. tah. 3o, fig.F.— Martin. Conch. t. RI, tab. 1 14 ,
fig. 105S , 10 5 9 .— Chemn. Conch. t. X , tah, i64',i£g.>i>57 i . — Fossilis, Mercati,
Metall. varie, p. 29g, fig. .3. — Caluri, Atti di Siena t. III, pl. 9, hg. 5. Brocchi,
Conch. foss. suhap. t. II, p. 3 89, n.° 2.
Il est aujourd’hui bien reconnu que le Murex brandaris est la coquille qui
fournissait aux anciens leur belle couleur de pourpre. Ce ne serait pas seulement
d’après le témoignage de Pline que cette opinion pourrait être arrêtée, mais
par l’ensemble des faits qui ont rapport à l’animal capable de donner la plus
belle teinture et d’en fournir le plus abondamment. Si on lit avec attention
ce que Pline dit de la coquille produisant la pourpre, on reconnaît assez bien
le Murex brandaris des auteurs modernes, lorsque déjà on est prévenu que c’est
cette espèce que l’auteur latin a voulu désigner; sans cela on pourrait chercher
inutilement à appliquer quelques-uns des caractères dont il parle a la plupart
des mollusques qui peuvent aussi fournir une liqueur colorante. Les auteurs du
renouvellement des lettres reconnurent assez bien le Rocher dont nous nous
occupons à ce que Pline dit de la Pourpre. Les auteurs qui suivirent ne furent
pas tous d’une opinion semblable, et l’on a vu Réaumur, après une discussion
approfondie, présenter l’opinion nouvelle, que la pourpre des anciens était
produite par. une coquille qui vit uniquement dans l’océan Européen (Purpura
lapillus Lamk.), et que l’on n’a point encore recueillie dans la Méditerranée.
Cette opinion de Réaumur ne peut donc être adoptée, car, sans aucun doute,
les anciens trouvaient près d’eux et en abondance le mollusque qui leur
fournissait la pourpre. Notre savant ami, M. Bory de Saint-Vincent, dans son
ouvrage sur les îles Fortunées, pense que les anciens allaient chercher dans
ces îles une plante tinctoriale (l’orseille) qui y est très-abondante; et que cest
d’elle qu’ils tirèrent d’abord la belle teinture pourpre qui avait tant de valeur
chez eux. Cette manière de voir, toute ingénieuse qu’elle nous paraisse, ne
s’accorde point avec les faits tels que les auteurs anciens les rapportent. Pline,
• en effet, décrit avec exactitude les procédés employés pour retirer du mol