rencontre. Les Lépismes, qui ne subissent point de métamorphoses, doivent être
également retirés de la classe des insectes.
Ces derniers, dans la plus simple acception du mot insecte, sont donc des animaux
à métamorphoses, c’est-à-dire, changeant de<forme une ou plusieurs fois;
les plus simples d’entre eux acquièrent seulement à différentes reprises quelques
organes qui leur manquaient, comme les ailes, et tous au dernier changement les
organes de la génération qui caractérisent l ’insecte parfait. Ainsi limités, tous les
insectes n’auraient que six pattes.
On reconnaît aisément dans la classe des insectes deux grande^* manières: d’être
des métamorphose^ : i.° celles que l ’on nomme incomplètes, et que Fabricius* au
contraire, appelait complètes; 2 ° celles qui sont tout-à-fait complètes, et incomplètes
pour Fabricius. Dans le premier cas, l’inseéte au sortir de l ’oeuf ayant la
forme qu’il doit toujours garder, est cependant privé des organes du vol à l ’état de
larve; ces organes, il les prend après un changement de peau pour passer à l’état
de nymphe, mais ils ne sont encore qu’en état d’imperfection, c’èst-à-dire enfermés
dans des fourreaux dont ils ne se dégagent qu’après un^utre changement, lequel
est suivi de l’état parfait Ce sont les métamorphoses les plus simples; dans les trois
états l’insecte est agile, va, mange et vit réellement; il y a cette différence seulement,
qu’il ne peut remplir les vues de la nature qu’au dernier terme de son organisation.
Les insectes qui se rapportent à cette division |ysom les Hémiptères, les
Orthoptères et les Termes, dont j’ai formé un ordre à part sous le nom dTsoptères.
Mais cette même division des métamorphoses les plus simples offre cependant
une modification : quelques insectes dans les deux premiers états se ressemblent,
si ce n’est que la nymphè est pourvue des fourreaux à ailes qui manquent à la larve;
mais le dernier état ou l’état parfait n’a plus du tout la même forme. C’est ce que je
nommerai les métamorphoses mixtes. Dans ce cas sont les Dictyoptères ( Odonates
de Fabricius et quelques autres Névroptères) et les Homoptères, qui, par cette considération
seule, méritent bien d’être séparés des Hémiptères.
Tout le reste des insectes «entre dans l’autre grande série des métamorphoses
complètes, c’est-à-dire, pu la larve, la nymphe et l ’insecte parfait Sont différens.
Dans cette série la nymphe est immobile; c’est un état d’engourdissement comparable,
dit un célèbre naturaliste de nos jours, à un nouvel oeuf: « La nature
« ue portant pas dans les insectes, par une sorte de transubstantiation brusque, -
« l’organe de la génération, mais rentrant dans sa marche habituelle par un retour
« sur elle-même; alors la chrysalide, équivalente au tombeau, devient comme un
« nouvel oeuf par rapport à l’insectè parfait, » (Bory de SaintrVincent, art. Métamorphose
du Dict. classique.) C’est dans celte grande série des métamorphoses
complètes que se trouvent les Coléoptères, les Trie hop ter es, ordre formé av$c les
Friganes, les Lépidoptères, les Diptères, les Rhipiptères, les Névroptères vrais,
et enfin les Hyménoptères,
D’après les idées émises en tète de cet article, ce dernier ordre d’insectes serait
le plus parfait, et c’est par lui que commencerait la série des êtres dans notre classe
d’animaux, pour finir par les Hémiptères, c’est-à-dire dans un ordre inverse de
celui o à ils vont être décrits dans cet ouvrage. Il est vrai que par cette disposition
onintervertitl’ordredes organes manducatoires, mais ces organes ne sont pas d’une
importance première, vu què dans plusieurs insectes ils sont presque nuls à l ’état
parfait. D’ailleurs dans la série des articulés, telle qu’elle est adoptéè de nos jours,
la série des insectes broyeurs n’est-elle pas interrompue par l ’ordre des Hémiptères,
placés entre les Orthoptères et les Névroptères; et celle des suceurs, interrompue
également par les Névroptères et les. Hyménoptères, qui àéparent des
Hémiptères les Lépidoptères et les Diptères?
Dans ces derniers temps on a accordé .trop peu d'attention, ce me semble, aux
transformations des insectes, quoiqu’elles puissent cependant faire voir les- rapports
ou les différences de ces* animaux entre eux. Nul doute que leur considération
n’amène à des. résultats satisfaisans, et le témoignage d’un Entomologiste que ses
travaux ont mis à la tête de la science, n’est nullement douteux à cet égard, bien
que lui-même ait fondé sa méthode sur une autre base, celle des organes de la
bouche. Voici ce qu’il dit dans un de ses ouvrages : Melamorphosis insectorum ad
ordines naturales viam pandit, idepque semper observanda et distincte iradenda.
Et plus bas : Insecta ideo metamorphosi a se imicern differentia nunquam idem
genus et v ix eandem classem inlrdbunt. (Fabricius, Philosophia entomologica,
pag. 53. ),