véritablement appeler une récolte. Dès la fin de l ’été^les femmes commencent à
s y préparer, en remplissant d’eau de mer tous les "trous de rocher, se servant
à cet effet de très-grandes cuillers en b'ôis portées sur de longs manches. Cette
eau, renouvelée presque .chaque jour, finit, lorsqu’elle est complètement évaporée,^
par laisser'un dépôt de sel gris, assez impur et très-acerbe, -mais qui
suffit pour 1 usage auquel on le destine. En même temps les hommes marquent,
au moyen de quelques pierres dressées en manière de bornes, les espaces qui
leur appartiennent, afin d’établir à l ’avance leur droit de propriété sur les Cailles
qui viendront s’y abattre. Quand enfin ces oiseaux arrivent-, ils sont si fatigués
qu ils restent quelquefois un quart d’heure durant; dans une immobilité presque
complète : O n les prend alors en nombre immense avec des fileis assez semblables
à ceux des entomologistes. Les habitans disent que Dieu, qui les leur
envoie, les prive des moyens de s’envoler.
P éd a n t quelles hommes s,e livrent ainsi à la plus productive de toutes les
chasses*,-les feïÉmes pument les Cailles déjà -prises, leur coupent les pattes, les
vident, les pressent sous des planches chargées de pierres, afin de les aplatir un
peu, puis les mettent dans des vases de diverses formes ou dans des outres, entre
des couches de ce sel marin qu’elles ont préparé à l’avance.
Les Cailles ainsi préparées et salées sont pour le Magne le sujet, d’un commerce
important : on en expédie dans presque tout l ’Orient. Elles sont d’ailleurs
la nourriture principale des Cacovouniotes, au temps où elles existent dans le
pays en si grande abondance. Mais passé ce moment, on ne trouve plus dans
toute la contrée que quelques individus conservés et'nourris par les gens riches
seulement, le reste des Cacovouniotes n’ayant tout au plus que la quantité de
céréales qui leur est nécessaire pour eux-mêmes.
Le voyageur qui parcourt le Magne rencontre quelquefois des tas de têtes et
de pattes de Cailles, débris de cette chasse si abondante et si lucrativè.
34 La PERDRIX ROUGE, Perdix rubra, Briss. .
Elle est assez commune en Morée, surtout depuis que les malheurs des temps
permettent à peu de personnes de les détruire en se livrant au plaisir de la chasse.
35 Le COQ, Gallus domesticus, Linn.
Les Coqs et les Poules de Morée sont en général de la race commune. Toutefois
, à Monembasie, lès membres de la Commission ont vu quelques individus
de la^race sans coccyx.
Quant aù Dindon, il est au moins excessivement rare, s’il existe'.en Morée,
ou les membres de la Commission n’ont jamais eu occasion de s’en procurer
pour alimenter leur table nomade.
OISEAUX. 55
IV. ÉCHASSIERS.
36 Le PLUVIER À COLLIER INTERROMPU, Charadrius cantianus, T.atb
37 Le BÉCASSEAU ÉCHASSE, Tringa minuta, Leisl.
38 Le SANDERLING, Tringa minuta, Gm. É
39 l à BÉCASSE, Scoîopax rusticola, Gm.
40 Là BÉCASSINE,. Scoîopax Gallinago, Gm.
Ces deux oiseaux, surtout la Bécasse, sont très-communs, et ne diffèrent pas
des nôtres. ‘
41 Le CHEVALIER SYLVAIN, Totanus Glareola, Temm.
42 Le CHEVALIER AUX PIEDS ROUGES, Totanus Calidris, Bechst.
43 Le CHEVALIER GUIGNETTE, Tringa hypoleucos, Temm.
44 La CIGOGNE BLANCHE-, Ciconia a/ba, Jîriss.
45 Le HÉRON POURPRE, Ardea purpurea, Linn.
46 La PETITE AIGRETTE, Ardea Ga r ze lâ , Gm.
47 Le BLONGIOS, Ardea minuta, Linn.
48 Le BIHOREAU, Ardea Nycticorax, Gm.
49 Le CRABIER, Ardea castanea, Gm.
50 La GIAROLE A COLLIER, Glareola torquata, Meyer.
51 La POULE SULTANE, Porphyrio hyacinthinus, Temm.
Elle est assez rare. Les membres de la Commission en ont vu cependant quelques
individus dans les marais d’Osman-Aga à la base du vieux Navarin et dans
les plaines de l’Hélos.
52 Le FLAMMANT DES ANCIENS, Phcenicopterus antiquorum, Geoff. Saint-HiL
C’est aussi dans les marais d’Osman-Aga que cette belle espèce a été trouvée
par les membres de la Commission.
V. PALMIPEDES.
53 Le GOELAND A MANTEAU BLEU, Larus argentatus, Gm.’
54 La MOUETTE PYGMÉE, Larus minutas, Pall. (Voyez Pl. V d e la 3.® série.)
Nous avons fait figurer cette espèce intéressante dans son plumage d’amour ,
parce qu’il n’en existait que des représentations insuffisantes en d’autres états,
..et que sa synonymie était établie d’une manière imparfaite; le compilateur Gmelin