RECHERCHES
HISTORIQUES, ZOOLOGIQUES ET MYTHOLOGIQUES,
AU SUJET DE
quelques frfijgtnetts îi’nn 'STempie g rec, représentant les îfouje tranattr î>’|jerc«le.
PAR
M. GEOFFROY S AI YT-II IL AI RE,
PRÉSIDENT DE L’ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES.
IVEon fils, dans l’exposé qui précède, vient de donner l’état actuel de l’histoire
naturelle de la Morée, en ce qui concerne les animaux mammifères. Je m’associe à
ses travaux, en remontant aux traces d’un autre état de choses gui à sans doute
subsisté, en recherchant s’il y „eut"4e plus anciens habitans de la Grèce péninsulaire,
dont l’existence,- de plus en plus compromise par ^développement de la vie sociale
à l ’égard de l’espèce humaine, n’aurait pu tenir contre des attaques sans cesse renaissantes.
Voici d’abord cominent j’ai été entraîné à m’occuper dç la rédaction du présent
travail.1
Représentant de l ’Académie royale des sciences dans la Commission dite de l’expédition
scientifique de Morée, et à ce titre appelé à prendre connaissance de
quelques débris d’un bas-relief découvert en i 85o , et récemment transportés à
Paris, je croyais n’intervenir que pour répondre à cet appel : mais, entraîné par
le sentiment du naturaliste, je me suis trouvé engagé dans d’autres soins.
Ces débris proviennent du temple fameux consacré à Jupiter et bâti à Olympie,
dans la vallée et sur les bords de l’Alphée. On est redevable de leur découverte aux
savans français envoyés en Morée, M. Dubois, chef de la section des archéologues,
et M. Blouet, chef&de celle des architectes. Olympie et ses nombreux édifices
avaient entièrement disparu, mais les écrits de Pausanias portèrent sur leurs tracies;
et sur une indication qui ne pouvait être un renseignement utile que pour le zèle
et le savoir, MM. Dubois et Blouet se crurent sur l’emplacement d’Olympie, et
firent fouiller parmi les alluvions de l’Alphée. C’est là qu’ils découvrirent une partie
i . La partie purement scientifique de ce mémoire, ou de déterminations zoologiques, a été
communiquée à l’Académie royale des sciences le i 4 Février i 83i , peu de jours après l’arriyée
à Paris des fragmens retrouvés du monument.
du fronton du temple de Jupiter Olympien, principalement l’un des bas-reliefs
décrits par Pausanias, et dont cet auteur célèbre le mérite, en le recommandant
comme dû au ciseau de l’un des grands sculpteurs de l ’époque, Alcamène, l’élève
le plus distingué de Phidias. Dans ce bas-relief, Minerve honore la force, ,la valeur
et les bienfaits d’Hercule. Une partie des animaux dont le héros a purgé le sol de
la Grèce ornent cette scène d’ovation.
CH A P ITR E PREMIER.
Souvenirs historiques.
Qu’étaient ces animaux, quels doivent-ils nous paraître? A l ’idée toute naturelle,
dans ma position surtout, d’essayer d’en donner une détermination, on
opposa des règles , certains usages consacrés comme autant de principes par les
érudits: il est même pour ce cas un mot, paferga, qui désigne tous les accessoires
de la sculpture antique, et qui sert à exprimer l’espèce de dédain qu’on
témoigne pour les accompagnemens caricaturés d’un sujet principal. Cependant
opposer des généralités, dont il faut d’abord, qu’qnsuppose la prétendue infaillibilité,
sans faire la part des-cas imprévus, et définitivement les recommander
pour détourner d’un projet d’études, cela me parut irréfléchi, et je passai outre.
Je reviens aux impressions* que je reçuS' devant les fragmens du bas-relief, qui
sont présentement déposés au Musée royal. Qu’étaient les animaux représentés
au temps de Phidias et d’Alcamène, ce Lion deNémée, cette Hydre de Lerne, le
Taureau de Crète, le Sanglier d’Érymanthe, etc.? Dans quelle mesure la nature
animale d’alors avait-elle été consultée? Il y a plusieurs races ou espèces de Lions,
de Sangliers, de Taureaux, de grands Serpens. Jusqu’à présent le sentiment populaire
s’était contenté des idées un peu vagues exprimées par ces noms génériques,
et l ’on n’y avait attaché aucune importance. Pourquoi, si de grandes révélations
ou de piquantes observations devaient dépendre d’étudès plus réfléchies et plus
consciencieuses de ces vieux matériaux de la fable ou de l’histoire, renoncer à
s’y livrer? Pourquoi le sentiment zoologique, devenu de nos jours plus profond
et plus puissant, ne serait-il pas de nouveau employé à chef cher, à démêler ce
qu’il peut y avoir de vrai, ou simplement d’emprunté à l ’imitation de la nature,
dans ces conceptions pittoresques, dans les produits les plus maniérés de l’art?
Car, si ce ne sont pas des portraits réels, toujours est-il, certain quq>l’artiste n’a
pu marcher contre son but, c’est-à-dire assigner des formes pour qu’ellessfussent
méconnues.
Une autre-objection à prévenir est c e lle -c i: « L’histoire naturelle ne saurait
K raisonnablement intervenir dans des questions de pure mythologie, et faire partie