exception. Dans l’individu que nous avons décrit, les anneaux ne sont pas séparés
sur le dos par un trait brun, comme M. Savigny dit l’avoir remarqué sur quelques-
uns. Des deux descriptions données de la crête ou caroncule de la tête, l’une par
M. Cuvier, dans le Dictionnaire des sciences naturelles; l ’autre par M. Savigny, dans
son Système des Annelides, c’est celle de ce dernier qui convient le mieux à notre
espèce, et nous la lui dédions comme un faible hommage rendu à ses intéressans
travaux; parmi lesquels ceux qui concernent les animaux articulés seront toujours
un des plus beaux modèles que Bon puisse se proposer à suivre;
1 AMPHINÓME SAVIGNYI Br. — Corpore subtetraedro , postiçe attenuato; segmentis
124; carúncula conglóbala, ovali; antenna impari cagteris duplo longiore; pedum fas-
-ciculis postice longioribus Long. 27 centim. — (Voyez notre Pl.. LIII, fig. 1.)
D e sc r . Caroncule ovale, formant une masse composée de plusieurs petits
lobes, et divisée dans sa longueur par deux rangs de stries obliques : elle occupe
les trois ou quatre premiers anneaux du corps. Celui-ci est long, un peu
plus mince aux deux extrémités, mais surtout à la postérieure, d’un brun jaunâtre
à reflets irisés. Nous lui avons compté cent vingt-quatre anneaux, garnis
chacun de deux faisceaux de soies raides, et d’un jaune foncé et brillant, presque
doré : ces faisceaux deviennent plus longs à mesure qu’ils approchent de
l ’extrémité postérieure du corps; et, en effet, le cirrhe qu’ils renferment les
dépasse de beaucoup plus à sa partie antérieure et au milieu, qu’à la partie postérieure,
où i l est de la longueur au plus des faisceaux de poils. Les branchies,
en forme d’une petite houppe, sont divisées en trois troncs principaux,*et placées
à la partie dorsale et postérieure des rames supérieures : elles sont dans le
vivant d’un rouge de sang et d’un brun foncé dans l ’individu conservé dans la
liqueur alcoolique. Les deux rames sont séparées dans toute la longueur du
corps, et aussi bien à la partie qui avoisine les tentacules que dans le reste.
Le tentacule médian est beaucoup plus grand que les autres, subarticulé, mais
non dentelé ; les deux mitoyens sont de moitié plus courts et situés tout auprès
de lui; les deux latéraux, de même longueur, sont placés plus inférieurement
et de chaque côté du mamelon, qui est au devant de la bouche; leur position
les rend difficiles à apercevoir.
Hab. Cette espèce a été trouvée par M. le colonel Borÿ de Saint-Vincent parmi
les rocailles et les laves de la presqu’île de Métana.
Obs. Nous signalerons, comme une particularité remarquable, le cirrhe droit
de la troisième rame dorsale, qui est double de ce côté seulement.
F A M I L L E D E S S E R P U L É E S .
L’espèce d’Annelide qui nous reste à décrire ne se rapporte pas aussi bien aux
divisions déjà établies que celle que nous venons de faire connaître: elle doit rentrer
dans le groupe des Serpules; groupe où l’on remarque un écusson membraneux,
situé dans la région du thorax, sous lequel sont placées sept paires de rames,
composées de soies raides et disposées en faisceaux. La forme de cet écusson
varie; ou il est en triangle ayec les rames antérieures plus rapprochées que les
postérieures; ou il est à peu près parallèle avec toutes les rames presque également
écartées entre elles. Notre espèce a l’écusson thoracique conformé comme
cette dernière division; mais elle diffère de toutes les Serpules décrites, à notre
connaissance, par l’absence des deux tentacules qui se trouvent ordinairement
à la base des branchies, et dont l ’un est souvent beaucoup plus développé que
l ’autre. Nous avons eu plusieurs individus à notre disposition , sur lesquels
nous n’avons pu en découvrir la moindre trace.
M. Savigny a établi dans le genre Serpule trois coupes, auxquelles il a donné
des noms, et que l’importance de leurs caractères a déterminé M. de Blainville à
ériger en genres dans le Dictionnaire des sciences naturelles (article Vers à sang
rouge). La troisième coupe ou le troisième genre, qui porte le nom de Spira-
melle, renferme une espèce unique, dont l’écusson est à peu près de même largeur
en arrière qu’en avant, et dans laquelle les pieds ou rames sont également distans
de la ligne médiane du corps. Le pédoncule des branchies est contourné en
spirale. C’est à cette division, comme nous l ’avons dit, que se rapporte notre
Serpule, pour les deux caractères que nous venons d’énoncer; elle a de même
le pédoncule des branchies continué en spirale; mais elle manque tout-à-fait de
tentacules à la bouche. Dans les Spiramelles, les deux tentacules sont courts et
pointus, d’égale longueur entre eux. Dans le nôtre il n’y en a plus. Si ce caractère
autorise l’établissement des genres proposés, à coup sûr on pourra en former
un de plus pour notre Serpule, que nous décrivons provisoirement sous ce nom
général, ne voulant pas en faire une coupe nouvelle, et ne pouvant la rapporter
à aucune de celles établies par M. Savigny.
2 SERPULA GRÆCA Br.— Fusca, postice attenuata, segmentis numerosissimis, lateribus
fasciculato-pilosis; scutello subquadrato,longitudine præstantiori; branchiarampediculo
contorto ; branchiis in sericm unicam dispositis ; testa fere ut in S. contortuplicata. —
Long. 7 -8 centim. — (Voyez notre Pl. LIE , fig. 2.)
D e sc r . Le corps, y compris les branchies, est long de sept à huit centimètres,
composé de segmens extrêmement nombreux et plus étroit vers l’extré