46. VENUS BROCCHE Desh. (voyez notre Pl. X X , fig. 9, 10, 3.° série). F . testd
ovato - trans versd, obliqué , inoequilaterd, tumidd, irregulariter striatâ ; cardine
lato, tridentato; dentibus inoequalibus divaricatif'% impressione fallii, profunde
emarginatá. — Venys islándica Bro.cc. Condì, foss. subap. p. 554, n.° 22, pl. 14,
fig. 5. — Cyprina-gigas Lamk. Anim, sans.vèrt. t. V, p. 5 5 7, n.° 1. — Cyprina
islándico, Lamk. loc. cit. n.° 2 , dans la note. — Cyprina pedemontana Lamk. loe. cit.
n.° 3. — Gyprina umbonaria Lamk. loe. cit. n.° 8. — Gyprina islandicoides Lamk.
loe. cit. n.° 7.
Localités : le Plaisantin, Castel arquato, la Morée.
Dans son ouvrage sur les fossiles d’Italie, Brocchi a-donné comme l’analogue
du Venus islándica de Linné, une espèce fossile, qui devient quelquefois gigantesque
et qui diffère par tous ses caractères de l’espèce vivante; elle en est en
effet si différente, qu’elle n’appartient pas au même genre, ce qui prouve que les
conchyliologues qui se sont autrefois le plus occupés de l ’analogie des fossiles avec
les espèces vivantes, ne s’étant point appesantis sur des caractères d’une grande
valeur, ont été entraînés à de graves erreurs pour s’en être rapportés trop exclusivement
à des caractères de formes extérieures. Il est bien certain que Je Venus
islándica de Brocchi, dont nous avons plusieurs individus sous les yeux,, ne
ressemble pas du tout au type vivant dans les mers du Nord, auquel on l’a
comparé : non-seulement dans le fossile on ne trouve jamais la dent latérale
postérieure, mais on remarque que l ’impression palléale, au lieu d’être simple
comme dans la Cyprine, est profondément écbancrée comme, dans les Vénus,
de sorte que ce n’est; point parmi les Cyprines qu’à l’avenir cette coquiUe doit
être placée, mais bien parmi les Vénus. •
Après cette première rectification, nous pensons qu’il en est d’autres non
moins nécessaires : en 'jetant les yeux sur notre synonymie, où sera étonné sans
doute d’y trouver la citation de cinq espèces de Lamarek. Nous avons examiné
dans la collection du Muséum les coquilles nommées par l’auteur des Animaux
sans vertèbres, et nous pouvons assurer, i.° que le Cyprina gigas n’est point
une Cyprine, mais une Vénus, et que l’espèce a été.établie sur un individu
très-vieux et très-grand de celle-ci; 2° les individus cités fossiles dans la
note du Cyprina islándica, sont également des Vénus, plus jeunes, que la
précédente, mais de la même espèce; 3.° le Cyprina pedemontana est une Vénus,
variété jeune et un peu oblongue de l ’espèce qui nous occupe; 4-° sous le nom
de Cyprina islandicoides Lamarek a confondu deux espèces, l’une d’Angleterre,
qui est l ’analogue du Cyprina islándica, l’autre d’Italie, qui est une Vénus,
variété de celle-ci; 5.° enfin, le Cyprina.umbonaria est encore une jeune Vénus,
variété de localité du Cyprina gigas. Pour éviter à l’avenir toute'confusion,
nous avons rangé l’espèce dans son véritable genre et lui avons donné un nom
nouveau. .
Cette espèce est ovale-oblongue, transverse, oblique et très-inéquilatérale; elle
est assez épaisse, subcordiforme ; ses crochets sont grands et saillans; à l ’extérieur
on remarque sur les crochets quelques stries très-fines, et vers les bords
des stries d’accroissement plus ou moins régulières; à l’intérieur les valves sont
profondes. Les bords sont simples et un peu .épaissis. La charnière est large et
assez épaisse; au-dessous du crochet on y remarque trois dents cardinales sur
chaque valve; ces dents sont.inégales; sur la valve gauche elles sont étroites et
écartées, sur la droite elles sont plus épaisses et la médiane èst canaliculée en
dessus. Le ligament est • porté sur une nymphe oblique, fort longue et assez
épaisse, caché en partie sous les bords du corselet, L’impression palléale présente
une échancrure postérieûre oblique, profonde et assez large. Les grands individus
de cette espèce ont treize centimètres et demi de long et quinze de large.
47. VENUS VERRUCOSA L. Syst.-nat. p. n 3o. — Lamk. Anim. sans vert; t. V ,
p. 586. — Olivi, Zool. adriat. p. 10.7, n.° 1. — Chemn. Conch. Cab. t. VI, pl. 2 9 ,
fig, 299, 3 o’o. — Pennant, Zool. brit. t. IV, pl..54 j fig, 48; — Poli. Test. t. II,
p. 90, pl. 21, fig. 18, 19. — Payr. Cat. p. 48, n.° 81. — Junior, Venus.Lemani
Payr. toc. cit. n.° 91, pl. 1, fig. 29-3 i '¿¿y Fossilis, Brocc. Conch. foss. t. H , p. 5 45,
n-° 7;*)
Nous ne donnerons pas la synonymie complète de cette espèce; on peut consulter
à cet égard les ouvrages de Linné et de Lamarek, ainsi que ceux de Brocchi.
Nous ferons remarquer que M. Payraudeau a donné le jeune âge pour une espèce
distincte sous le nom de Venus Lemani. Très-commune dans l’océan Européen,
plus rare, à ce qu’il paraît, à l ’état fossile; elle est citée uniquement dans les
terrains subapennins en Italie, en Sicile et en Morée.
48. VENUS BICOLOR Lamk. Anim. sans vert. t. V , p. 6o 3 , n.° 68. —■ Poli, Test, des
Deux-Siciles, tab. 21, fig. 3.
C’est la première fois que cette espèce assez commune dans la Méditerranée
est citée à l ’état fossile. Pour nous, cette espèce de Lamarek n’est qu’une variété
du Venus Jlorida du même auteur.
49. VENUS RADIATA Brocc.Conch. foss. subap. pl. 14 , fig. 3 , A, B.
Jolie espèce dont nous connaissons l’analogue vivant, provenant de la Méditerranée,
où il paraît être très-rare ; c’est une coquille roussâtre en dehors et d’un
beau rose pourpré en dedans. Elle,-est fossile dans tout le terrain subapennin.