les plaines couvertes de chardons, telles qu’en présentent les provinces
de Messénie et surtout d’Argolide. Nous en avons figuré une belle
variété.1
Les Hémiptères de Juin rentrent presque tous dans les genres que
nous avons cités précédemment; mais les Homoptères paraissent en plus
grand nombre durant ce mois déjà brûlant. Les Cigales animent alors
par leur chant les bois d’oliviers, contre les troncs desquels on les trouve
principalement, quoique ceux de beaucoup d’autres arbres leur conviennent
aussi. Pendant tout ce mois et les suivans, ces insectes assourdissent
le voyageur et n’interrompent leur rauque concert que lorsqu’on
s’approche des arbres d’oii ils se font entendre. Plusieurs dès espèces
de Morée sont nouvelles ; les autres sont les Cicada orni et C. plebeia
de Fabricius, qui se retrouvent dans le midi de la France.
On rencontre pendant tout le même mois deux espèces du genre
Myrméléon assez communes. La plus grande a déjà été mentionnée
comme se trouvant sur les hauteurs, oii elle habite de préférence les
lieux secs et la lisière des bois; posée sur les plantes élevées, elle se
laisse approcher d’abord; puis elle prend son vol brusquement et va
se poser à peu de distance sur quelque autre plante. Quoique lourd, cet
insecte a le vol assez rapide, mais de peu de portée. L’autre espèce du
même genre, beaucoup plus petite, avait été précédemment rencontrée
dans les Cyclades par Olivier, ou du moins il l’avait reçue de ces îles :
il l’a décrite dans l’Encyclopédie par ordre de matières sous le nom de
Myrmeleo plumbeus. Elle ne se trouve guère que dans les plaines et
les vallées arrosées par quelque ruisseau. On en voit la figure dans la
planche XXXII de la troisième série de notre atlas.
C’est encore en Juin que paraissent les plus belles espèces du genre
Mylabre, la brillante Cétoine, connue sous le nom de Fastueuse, une
petite espèce nouvelle du même genre, d’un brun noir à taches de
poils blanchâtres, et plusieurs autres de même taille, connues dans nos
environs, telles que les Cetonia stictica, Fab., hirta, etc.; Xalbella de
Pallas, espèce de la Russie méridionale, s’y rencontre également. Les
i . Voyez notre planche X X IX , fig. 7 .
genres OEnas et Lydus sont propres à cette saison, ainsi que plusieurs
Curculionides, en partie nouveaux. C’est alors que les fleurs des nombreuses
Carduacées sont couvertes par des Rhinobatus et des Lixus.
Autant et peut-être même plus que dans les mois précédera, on
voit courir à terre, durant la plus grande chaleur du jour, les espèces
de la famille des Mélasomes dont il a déjà été question; les deux Pimélies,
dont nous avons aussi parlé, ainsi que le Scarabée Monodon. Un
petit Hélops tout noir se prend alors parmi les branches des mûriers,
sur lesquelles il est toujours courant.
L’insecte le plus abondant du commencement de ce mois est le
Bupreste velu; mais il l’est moins encore que XAnomala vitis. Ce dernier
foisonne par milliers sur les branches des Ptérides aquilines qui
couvrent certaines étendues de. terrains découverts, et dont les cimes
fléchissent sous le poids des masses de ces insectes, dont les individus
entassés forment comme une masse d’un vert brillant; ce qui produit,
vu au soleil, un effet des plus singuliers. C’est particulièrement aux
environs de la mer que l’on rencontre les réunions si nombreuses de
ce Lamellicorne, dont quelques variétés se font remarquer par des
reflets plus brillans encore.
On pÈend également dans le voisinage de la mer, sur les.plantes
élevées et les arbrisseaux, une belle et grosse espèce de Hanneton de
la taille du Foulon, mais qui diffère de celui-ci par quelques caractères.
Nous avons fait représenter ce bel insecte dans notre planche XXXVIII.
Les Hyménoptères fouisseurs les plus beaux se trouvent à cette
époque ; on y remarque plusieurs espèces de Sphex, le beau Pompilus
ann.ulat.us, Fabr., des provinces méridionales de France; le Pelopceus
spirifex, propre à toutes les contrées chaudes ; une belle espèce d’Am-
mophile, revêtue sur les côtés d’un duvet argenté très-brillant. Les
Quêpiaires se font remarquer par quelques Eumènes particuliers, une
très-grosse espèce du genre Guêpe, décrite par Olivier sous le nom
d’Orientale, des espèces nouvelles des genres Poliste et Odynère. Quelques
Bradions et plusieurs Chrysis paraissent encore dans cette saison.
C’est aussi le temps des insectes de la famille des Asyliques, des Taons
et de beaucoup de Muscides. Mais on ne" peut passer sous silence le
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