INSECTES.-— ORTHOPTÈRES,
de pattes sont garnies de deux rangées de fortes épines; les cuisses postérieures
ont plus du double de la longueur des autres, et les épines qui les garnissent
ne sont plus que des rudimens. La proportion des jambes postérieures est la
même par rapport aux autres que celle des cuisses de derrière; leurs quatre faces
sont munies d épines très-courtes. Les tarses, en apparence composés de quatre
articles, en ont réellement cinq, mais les deux premiers sont soudés. Chaque
article est garni en dessous d’une membrane large et bilobée, excepté le dernier,
sous lequel s’étend la membrane de l’avant-dernier, laquelle le garnit dans presque
toute sa longueur.
ñDescr. de Pespèce. Tout le corps est d’un vert clair avec le bord des segmens
de l’abdomen d’un vert foncé, et une tache brune de chaque côté de chacun de
ces segmens. Ces taches forment une espèce de bande longitudinale obscure,
interrompue à chaque segment. Le front est pâle, ainsi que la bouche; le dessus
des antennes brun. La tarière est de cette dernière couleur et même noirâtre à
l ’extrémité, et quelquefois couverte à l ’extrémité de tubercules courts, serrés et
noirs.
Hab. Cette espèce paraît fort rare. Nous ¿ ’avons trouvé que deux femelles, en
Juillet, courant à terre dans les plaines arides de l’Argolide. Elle se trouve aussi
en Hongrie et, dit-on, dans le midi de la France.
55 BRADYPORUS D A S Y P U S , IU ig .Locusta) in Wiedem. Arch. pars I , p. 144;
p a re il, p. 23o. ; Stoll, p l.X I a , fig. 44. — Ephippiger macrogaster Lefèbvre ,
Magas, d’entom. dé Guérin, n.° 5 (Voyez notre Pl. X X X IX , fig. 7 , pour la
jegariété.').
Obs. sur le genre Bradyporus. Charpentier, qui a établi ce genre (Hor.ent.
p. 96 ) , n’ayant pas eu a sa disposition assez d’individus pour en exaïnmér la
.bouche, ne fonde ses caractères que sur l ’organisation de cet animal; organisation
qui l ’empêche de sauter. Ce qui le distingue particulièrement, c’est l’absence
totale d’ailes inférieures, la présence d’élytres rudimentaires, cachées sous le
çorselet, presque en forme de la coquille nommée Halrotide, avec deux plis
ou rugosités profondes et longitudinales; plus la brièveté de l’oviducte. Je vais
décrire avec un peu de détails l ’organisation extérieure de l ’animal qui forme ce
, genre, aucun auteur ne l’ayant encore fait.
Labre grand, arrondi un peu plus large que long, et non anguleux. Mandibules
très-fortes, munies à l’extrémité de deux grosses dents obtuses, dont la plus
extérieure échancrée; plus bas une troisième un peu plus petite et plus pointue,
et intérieurement une ou deux autres plus faibles : ces mandibules sont fortement
creusées entre les dernières dents ; ou celles de la base. Palpes maxillaires du
double plus longs que les labiaux; leur dernier article long, un peu renflé vers
l’extrémité, et terminé en forme de tubercule mousse, ainsi que le dernier des
labiaux. Mâchoires à trois dents aiguës. Languette à quatre divisions; les deux
lobes extérieurs arrondis en dehors, échancrés en dedans à leur base, droits dans
le reste de leur longueur; les lobes intérieurs en cône alongé : ces quatre lobes
sont garnis à l’extrémité de papilles soyeuses, comme la pièce du pharynx qui
semble remplir les fonctions de langue. Oviscapte court, recourbé en haut vers
l ’extrémité, accompagné à sa base, inféxieurement, de deux écailles triangulaires,
un peu alongées (une de chaque côté). Il est formé à l’extérieur de quatre pièces,
qui d’abord semblent n’en former que deux; mais chacune d’elles est divisée en
deux parties, dont la supérieure, plus grande, est reçue dans une coulisse de la
pièce inférieure : comme elles ne se réunissent pas parfaitement à l’extrémité, on
croirait qu’elles forment une pièce unique et bifide : la pièce inférieure est garnie
à la partie recourbée de dents obtuses. En ouvrant ces quatre lames, on en
découvre intérieurement deux autres plus petites et plus minces, logées dans la
cavité formée par les lames extérieures : elles sont insérées à la base de ces dernières,
et mues par des muscles aussi longs que les pièces extérieures, dans lesquelles
ils prennent leur insertion. Les pattes sont de grosseur et de longueur
moyennes; les cuisses postérieures un peu plus longues que les autres, munies
d’une coulisse peu profonde pour recevoir les jambes. Celles-ci sont environ du
double de la longueur des autres ; toutes sont garnies d’épines dans leur longueur,
et terminées par une couronne de ces mêmes épines. Cette conformation
seule prouverait que l’insecte exécute des sauts, fort peu considérables à la
vérité, vu le poids de son abdomen. Les tarses sont en apparence composés de
quatre articles, mais il est évident qu’il y en a cinq, les deux de la base étant
intimement soudés; en effet, sous chaque article on remarque une pelote ou
bourrelet bifide, excepté celui de derrière : ces pelotes sont au nombre de deux,
l ’une à la suite de l’autre sous l’article de la base.
Obs. sur Vespèce. M Lefebvre a décrit cet insecte comme nouveau dans le
Magasin d’entomolpgie de Guérin, sous le nom d1 Epkippiger macrogaster.
L’ouvrage de Charpentier est antérieur à cette description, et par conséquent le
nom de M. Lefebvre doit être abandonné. La figure du Magasin d’entomologie
est assez exacte, mais plus petite un peu que nature, ou au.moins que les individus
pris en Morée, qui ne doivent guère être plus gros que ceux de Smyme;
c’est aux environs de cette ville que M. Lefebvre a pris les siens. La description
que cet entomologiste en donne est satisfaisante, j’ajouterai seulement que dans
beaucoup d’individus les deux ligues jaunes supérieures de l’abdomen manquent;
dans d’autres elles existent sur le premier segment seulement Tous les individus
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