boule de fiente qui doit être le berceau de leurs petits. Les malpropres
animaux de ce genre sont de plusieurs espèces, mais peu sont nouvelles;
presque toutes se trouvent communément, soit dans les plaines, soit
sur les hauteurs, et pendant la durée de la belle saison. La plus répandue
est sans contredit celle que les entomologistes nommenî$Ateuchus va-
riolosus; le Sacer et leiSemi-punctatns sont un peu moins fréquens :
toutes trois sont propres à la France méridionale.
L’eau qui couvrait les plaines ayant tout-à-fait disparu dans le courant
d’Avril pour faire place à la végétation, les Hémiptères, dont se
formait le genre Cimex de Fabricius, commencent à se montrer en
même temps que les espèces printanières des Lépidoptères, qui sont
les mêmes que ceux de nôtre France.' Les haies qui bordent lés ruisseaux
sont fréquentées par différentes espèces de Piérides, de Yanesses,
dg Coliâdes et de Polyommates, déjà toutes connues. Les Asphodèles,
dont les élégantes panicules s’élèvent en plusieurs endroits^au point
de colorer d’une teinte blanche rosée la totalité du sol, portent sur
leurs tiges une très-jolie Cantharide verte, dont le mâle se distingue
par la raie d’or qui règne le long de ses élytres. Cette espèce disparaît
en peu de jours, et sur la fleur de l’Asphodèle succède la jolie Saperde
qui porte son nom. Une autre Saperde non moins élégante, mais
nouvelle et beaucoup plus petite, se trouve à la même époque sur les
Ombellifères, ainsi que quelques autres qui se prennent encore aux
environs de Paris. Les Trachys, les Taupins, les*Buprestes, commencent
à paraître. Un de ces derniers se rencontre toujours sous les pierres
avec les Carabiques; un autre déjà connu, le Buprestis cariosa, Pall.,
se pose sur le Lentisque (c’est celui qui sert de vignette à la présente
introduction); un|roistème, plus petit, se trouve sur les fleurèf mais il
est également propre à la France. Le beau Pnpi^ste décrit par Fabricius
sous le nom d’onopordinis, commence à se rencontrer, mais en
fort petit nombre. U ne tarde pas à devenir successivement commun
pendant le mois de Mai et une partie de Juin; il n’est presque point
alors de tige de graminée contre laquelle on n’en trouve deux ou trois
individus accrochés sous la panicule, et dans un état d’immobilité
complet: il semble que ces insectes redoutent la présence du soleil,
et n’attendent que la nuit pour se remuer. Les femelles se reconnaissent
au premier coup d’oeil par la grosseur remarquable de leur ventre, ce
qui vient de ce que leurs oeufs ont au moins deux lignes de longueur.
Les Chrysomélines sont aussi des insectes d’Avril. On en peut remarquer
uneiplie espèce d’un bronzé obscur, assez répandue, quoique
en petit nombre dans chaque endroit, et qui ¡se trouve toujours à terre
parmi les herbes les plus basses. L’absence d’ailes chez cet insecte l’empêche
de choisir d’autres localités, tandis que les vraies Chrysomèles
vivent toutes sur les fleurs. A cette époque commence à se montrer la
Cétoine dorée et ses nombreuses variétés, dont on a fait à tort des espèces.
La Molène ( Ferbascum) 9 plante fort répandue dans quelques
parties du pays, attire un très-grand nombre de ces fastueux insectes,
dont l’édat cuivreux, resplendissant aux rayons du soleil, ressort pompeusement
sur le fond jaune des fleurs du végétal.
Yers la fin d’Avril paraissent les espèces du vrai genre Papillon. Elles
sont au nombre de trois seulement, le Podalire, l’Alèxanor et le Machaon
: toutes trois se trouvent dans les plaines;et les vallons boisés.
C’est alors qu’on peut se les procurer dans leur état le plus frais sssêar
déjà dans le mois suivant leurs ailes usées sur les bords et leurs couleurs
ternies attestent que pour eux les instans de l’amour sont passés,
ces courts momens d’existence, après lesquels ils disparaissent tout-à-fait.
Les espèces des ¡genres Cicindèle, Tagénie et le nouveau genreyoisin
des Hybosores, dont il a été fait mention plus haut, se trouvent pendant
le mois d’Avril. Ce même mois voit paraître une Abeille maçonne inédite,
qui fait son nid dans les rochers des environs du vieux Pylos, d’oii nous
lui avons imposé le nom spécifique de Nestorea. Elle ne diffère de la
nôtre que par la couleur des poils du ventre^ qui^sont noirs comme
le reste du corps. L$»peu de Carabiques que l’on trouve dans ce mois
fait partie des genres Ditome, Scarite, Zabre, Sphodre, Brachine et
quelques autres, parmi lesquels le genre Carabe, dont on ne prend
plus guère que deux ou trois espèces. Le beau genre Procère se rencontre
un peu plus tard, c’est-à-dire, au commencement de Mai.
Ce dernier mois se signale par des insectes plus amis de la chaleur.
Déjà le soleil fait sentir son influence d’une manière très-sensible, au