plus grande chaleur. Aussi est-ce avec raison que cet insecte, qui se
retrouve dans les contrées méridionales dé la Russie, a été proposé
par M. Fischer commit devant former un genre nouveau sous le nom
de Gnaptor. C’est le Blaps spinimanus de Pallas.
Quoique la partie nue des montagnes ne fournisse point d’insectes qui
lui soient propres, on y retrouve cependant à une certaine hauteur le
Myrméléon libelluloïde, qui préfère aux pays plats les lieux anfractueux.
Les sapins du Tàygète sont visités par quelques Hannetons et par une
belle Lamie, jusqu’ici crue propre aux provinces autrichiennes, le Lamia
funesta/Ysib., qui se prend dans les régions les plus élevées ¿des montagnes
du Péloponèse^ur le point culminant du Taygète, au milieu
des neiges, qui en Juin n’étaient point fondues, nous prîmes une espèce
de Hanneton qui se rencontre dans les parties centrales de la France,
le Hanneton velu, Mélolontha pilo'sa, Fab. Nous ne l’avons pas retrouvée
(lans les zones inférieures, ni en auqun autre endroit de la
Morée.. Le Scaraboeus monodon, Fab., dont nous avons déjà parlé,
habite également les plaines, les montagnes du second ordre, comme
la chaîne du Lycée des anciens, entre la Messénie et l’Arcadie, et la
partie moyenne des plus hautes montagnes.
La Morée renferme peu de forêts, il s’en trouve cependant d’assez
touffues dans les deux provinces que nous venons de citer, y couvrant
des parties tantôt mon tueuses, tantôt plates, souvent arrosées de torrens
qui tombent en cascades; ces forêts, ou dominent de très-beaux chênes,
et assez semblables à la forêt de Fontainebleau, abondent comme elle
en sites délicieux, avec leurs, vallons d’un aspect tout-à-fait sauvage.
On s’attendrait à voir dans c,es beux quelques belles espèces de la famille
des Priones, et cependant toutes nos recherches ont été infructueuses.
Dans les clairières qui s’y rencontrent çà et là, on prend sur les fleurs
plusieurs Cérambycins, dont quelques-uns propres à la France. Le
Lucane cerf-volant, le Calosome syçopliante s’y trouvent également,
sans compter une suite assez jolie de Leptures, de Cïytes, de Saperdes
et quelques Chrysomélines, etc. Ces beaux lieux sont également le séjour
d’un grand nombre de Diptères et de beaucoup d’Hyménoptères
melbiereSj ainsi que de plusieurs espèces de Satyres. Malheureusement
aucune de ces dernières ne s’est trouvée nouvelle; elles ne différeraient
même pas des nôtres, si fours couleurs n’étaient plus intenses : ce que
l’on doit attribuer au climat. Dans ces forêt* comme dans les bois
nombreux d’oliviers, la famille des Coléoptères xylopbages s’est toujours
montrée très-pauvre.
H nous reste à parcourir les plaines de lâ Morée, oh l’on pourra
principalement prendre une idée de l’entomologie péloponésiaque.
Sous le climat méridional de la Grèce, on ne reconnaît guère que
deux saisons, l’été ou le temps des grandes chaleurs,gt l’hiver ou celui
des pluies. La première commence en Avril et finit'avec Septembre ;
à peine tombe-t-il dans cet intervalle quelqueS&gouttes d’eau résultant
de quelque orage inattendu : la dernière est quelquefois marquée par
de véritables déluges; aussi, à la fin de cette mauvaise saison les plaines
basses sont inondées, et la plupart traversées par des torrens. C’est alqrs
qu’il se forme des marécages, surtout dans le voisinage de la mer, lesquels
ne se dessèchent entièrement que par les chaleurs de Juin. C’est
au commencement et à la fin du temps des pluies que l’on trouve sous
les pierres la plupart des espèces de la famille des Carabiques, dont'un
petit nombre paraît aux mois de Mars et d’Avril. Quelques Hétéromérés
habitent aussi dans les mêmes endroits pendant la mauvaise saison; ce
qui, réuni à quelques Charansons des genres Brachycère et Cléonis,
constitue à peu près l’entomologie de cette, partie de l’année.
Dès les premiers^ ours de Mars les pluies deviennent moins fréquentes,
et la végétation, se développant fraîche et brillante, couvre
d’abord les collines, tandis que les plaines sont encore inondées par des
flaques d’eau. On voit alors étinceler les Anémones et mille autres corolles
éclatantes que viennent peupler les premiers Ihsectes réveillés par le
printemps; tels sont.Tes Amphicomes, genre tout-à-fait oriental, composé
d’une suite de jolies espèces qui paraissent successivement pendant
Avril et Mai, et dont quelques-unes sont répandues en profusion. A la
même époque on prend également quelques Coccinelles; mais surtout
des Hyménoptères de la famille des Tenthrédines, et beaucoup de
Diptères de différais genres. Déjà l’on rencontre en grand nombre les
Ateuchus, qui roulent, avec une obstination vraiment originale, la
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