sont chargés de côtes longitudinales, très-épaisses, droites, lesquelles sont traversées
par un petit nombre de stries transverses, très-régulières et aplaties, et
ordinairement d’un brun fauve sur un fond blanchâtre ; sur le dernier tour les
côtes longitudinales s’arrêtent subitement un peu au-dessous de la circonférence
et sont remplacées par les stries transverses, qui sont plus épaisses dans cet
endroit que partout ailleurs. L’ouverture est très-petite, un peu oblique, souvent
bordée en dehors, épaissie en dedans; son bord droit est finement strié à l’intérieur;
la columelle est arrondie, brunâtre, ainsi que l’extrémité du bord droit.
Toute la coquille est d’un brun clair, les stries transverses sont brunes, et le
dernier tour est pourvu derrière le bourrelet de l’Ouverture, d’une tache brune,
assez grande et irrégulière. Cette petite espèce est longue de cinq millimètres et
large de trois.
203. RISSOA PUSILLA Desh. — Turbo pusillus Brocc. Conch. foss. suhap. pl. 6, fig.
4 b.
Petite espèce très-élégante, très-régulière, et dont l ’analogue vivant ne nous
est point connu; la figure de Brocchi que nous citons, la représente très-
exactement.
204. MELANOPSIS COSTATA Fér. Monogr. des Mélan. (Mém. de la Sbc. d’hist. nat.
t . I , pl. y , fig. 1 4 , i 5 ) .
L’analogue vivant de cette espèce est répanda.dans les eaux douces qui se
versent dans le midi de la Méditerranée. Elle se trouve particulièrement en
Morée; son analogue fossile est cité par M. de Férussac provenant d’Athènes,
d’Abydos.
Les individus que nous signalons viennent de l’île, de Rhodes, et ils constituent
une variété remarquable en ce qu’ils sont proportionnellement plus larges,
et que leurs côtes obliques sont un peu infléchies dans le milieu; ils semhlent
tenir le milieu entre le Melanopsis costala, proprement dit, et le Melanopsis
nodosa, qui se trouvent en Italie.
205. MELANOPSIS BUCCINOIDEA Fér. Monogr. des Mélan. (Mém. de la ¡3oc. d’hist.
nat. 1.1, pl. 7, fig. î - i i) .
Nous n’avons pas cru nécessaire de donner ic i la synonymie de ces deux
espèces dë Mélanopsides; elle a été établie avec soin dans la bonne Monographie
des Mélanopsides.de M. de Férussac, à laquelle nous renvoyons : on y trouvera
sur ces coquilles des documens intéressans.
Rien n’est plus curieux que la distribution de cette espèce, soit fossile, soit
vivante. Très-abondante dans les eaux douces du Levant, là où la température
est fort chaude, son analogue fossile se trouve dans des pays aujourd’hui d’une
température trop froide pour supposer/ que l’animal ait pu vivre à cette température;
il faut donc que ces pays aient eu autrefois une température tropicale
lorsque se formaient les dépôts dans lesquels sont entassés, avec les Melanopsis
buccinoïdes, d’autres coquilles appartenant également à des régions plus chaudes.
Cette conclusion du changement de température, que certaines régions de la
terre ont subies, se déduit très-rigoureusement, non-seulement de cette observation
relative aux Mélanopsides, mais aussi d’un grand nombre d’autres qui
viennent la corroborer. L’analogue fossile de çètte espèce est répandu en Morée
et en Italie, et se trouve encore aux environs de Paris et de Londres, dans
les terrains à Lignites.
206. MELANOPSIS DUFOURII Fér. Monogr. des Mélanops. Mém. de la Soc. d’hist.
nat. 1. 1, pl. 7, fig. 1 6? pl. 8, fig. 3.
Ce que nous avons dit du Melanopsis buccinoidea, peut s’appliquer presque
entièrement à celui-ci, avec cette différence cependant qu’il ne se trouve pas aux
environs de Paris.
M. de Férussac pense que la grande espèce de Mélanopsis que l ’on rencontre
aux environs de Bordeaux et de Dax, n’est qu’une variété de celui-ci; mais peut-
être qu’il serait possible de l’en distinguer par plusieurs caractères, et c’est par
cette raison que nous en admettons la figure avec un point de doute.
207. BULIMUS TEREBELLATUS Lamk. Ann. du Musée t. IY, p. 29 1, n.° 3 et t. VIII,
pl. 59 , fig. 6. — Ibid. Anim. sans vert., t. VII, p. 534, n.° 3. — Brocchi, Conch;
foss. subap. t. II, p. 3o4, n.° 6. — Pyramidella terebellata Sow. Généra of shells,
fig. 2. — Turbo terebeüum Chemn. Conch. t. X, p. 302, pl. 165, fig. i5 g 2 , 1593.
— Id. Dillw. Cat. t. H, p. 872, n.° i 58. — Desh. Descr. des coq. foss. des env. de
Paris, t. H, pl. 9 , fig. 1 j 2.
Coquille fort singulière, et qui mériterait bien de constituer à elle seule un
genre particulier. Connue sous ce nom assez impropre de Bulimus terebellatus,
elle doit se placer dans le voisinage des Pyramidelles et des Tomatelles, quoiqu’elle
n’ait pas de plis à sa columelle; mais à cause de la forme de son sommet,
et enfin, parce qu’elle est marine, et par conséquent d’un tout autre genre que
celui des Bulimes : cette espèce est l’une de celles qui présentent ce singulier
phénomène d’être répandues dans presque tous les bassins tertiaires. Elle est
en Italie, en Morée, en Sicile, aux environs de Dax et de Bordeaux, en Touraine,
à Vienne en Autriche, et enfin aux environs de Londres et de Paris. D’après
Chemnitz son analogue vivant existe aux îles Nicobâr, où il paraît très-rare.
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