cèdente par sa charnière et ses divers accidens. Elle est abondante dans la Méditerranée,
et son analogue fossile se trouve en Italie^
Nous avons vu, à l'occasion de quelques Peignes, que, par une extension démesurée,
plusieurs auteurs avaient proposé un grand nombre de double-emplois,
toujours fâcheux pour l ’étude rationnelle des espèces et leur bonne synonymie.
Par un excès tout opposé, nous voyons que Gmelin, et Dillwyn a son exemple,
réunissent en une seule espèce de Spondyle presque tous ceux qui sont connus.
De tels faits démontrent combien il existait d’arbitraire dans la séparation des
espèces inscrites dans les livres, et combien il est nécessaire, de ramener ces distinctions
importantes à une règle fondée sur la juste appréciation de caractères
équivalens dans toutes les espèces.
108. OSTREA BOBLAYEI Desfo (voy. notre Pl. XXIII, fig. 6, ’7,’ 5 * série). O. testa
ovato-conoided, maxima, crassissimd, irregulari; valvà inferiore costis longitudi-
nalibussubregularihus, squamidosis radiatd; valva superiore lamellis concentricis
instructd ; cardine longo ; fossuld tigamenti lata , excavatd.
Nous dédions cette belle et grande espèce d’Huître à M. Boblaye, savant géologue,
qui a fait partie de l ’expédition de Morée, et auquel on doit des travaux
géographiques des plus importans sur ce pays. C’est à ses recherches, ainsi qu’à
celles de M. Virlet, que la science est redevable-d’un grand nombre de faits qui
intéressent à la" fois la géologie et l’étude des fossiles. L’Huître dont il est ici
question; est une des plus grandes espèces que nous ayons.encore vues; elle a
quelque ressemblance avec l’Huìtrè pied de cheval, qui vit dans l’Océan et sur
quelques points de la Méditerranée, Elle est ovale ou obronde irrégulière. Ses
valves sont très-épaisses et formées d’une multitude de lames entassées avec assez
de régularité; sa valve inférieure, plus grande que la supérieure, est ornée en
dehors d’un grand nombre de côtes rayonnantes, presque régulières, sur lesquelles
les lames d’accroissement multipliées se relèvent en écailles plus ou moins
grandes. Sur la valve supérieure on ne trouve que des lames transverses, rapprochées
, qui indiquent l'accroissement^ Le talon de la valve inférieure est médiocrement
alongé, triangulaire, large.; ofi voit dans le milieu une gouttière profonde,
striée en travers, suivie de chaque côté de deux gros bourrelets arrondis et
assez régulièrement sillonnes-; l'impression musculaire est subcentrale, peu profonde,
ovale, transverse.' Cette coquille, que nous n’avons jamais vue qu’à l’état
fossile et provenant de la Morée, est quelquefois longue de deux décimètres et
demi; elle a quinze centimètres d’épaissepr lorsque les valves sont réunies.
409. OSTREA PSEUDO-EDULIS Desh. (voyez notre Pl. X X I , fig. 3 , 4 , 3.* série).
O. testd ovato- oblongd, irregulari; valvd inferiore costis irregularibus radiatd,
superiore costis minoribus munitd, squamis plus minusve productis aspcratâ.
Cette espèce a la plus grande analogie, par sa valve inférieure, avec Y Ostrea
edulis de Linné; c’est par la valve supérieure qu’elle en diffère le plus essentiellement.
Elle est ovale, oblongue, subtriangulairè; la surface extérieure de la
valve inférieure offre un assez grand nombre de côtes ou de plis longitudinaux,
sur lesquels les lames d’accroissement, distantes, sé relèvent en écailles plus ou
moins grandes; sur la valve supérieure, les plis longitudinaux sont beaucoup
plus irréguliers, ils sont plus àngulêux, et leurs écailles sont moins nombreuses
et plus courtes; les • crochets des valves sont petits, inégaux, triangulaires; celui
de la valve inférieure présente une large fossette peu profonde, munie de chaque
côté d’un bourrelet peu saillant. La fossette médiane de là valve supérieùre est
très-superficielle, et les bourrelets qui la suivent sont à peine marqués; l’impression
musculaire est-subcentràlè, ovalaire et aussi large à une extrémité qu’à l’autre.
Cette coquille est longue de quatre-vingts millimètres et large de soixante-dix.
110. OSTREA YIRLETI Desh. (voyez notre Pl. XXI,.fig. 1, 2 , 3.°série). O. testa
ovato-orbiculatâ, aliquantispcr oblongd; valvis profundè.plicatis ; plicis acutis sub—
squamulosis ; cardine brevi, trigono; fossuld vix excavatd. — An Ostrea hyotis?
Brocc. Conch.foss. subap. p. 563, n.° 3.
Brocchi a cru trouver parmi les espèces fossiles du Plaisantin l’analogue du,
Mytilus hyotis de Linné, qui est une Huître véritable. Cette Ostrea hyotis est
fort différente de la coquille fossile du Plaisantin et de celle que nous allons
décrire; nous nous plaisons à lui consacrer le nom d’un géologue distingué,
dont les observations ont concouru avec celles de M. Boblaye, à faire connaître
le sol classique et si intéressant sous tant de rapports de la patrie d’Aristote et
de tant d’hommes illustres dans l'antiquité.
L’Huître de Virlet se distingue de' sés congénères par des caractères qui lui
sont propres. Elle est ovale-oblongue; sa valve inférieure, concave, est munie
en dehors de six à huit gros plis très-saillans, anguleux, sur lesquels se relèvent
quelques lames d’accroissement peu saillantes.; la surface est lisse et non granuleuse,
comme dans Y Ostrea hyotis. La valve supérieure est plus aplatie, les plis
sont un peu moins profonds, ils rendent les bords flexueux, ainsi que ceux de
la valve inférieure. Les écailles qui s’y montrent, sont moins saillantes et plus
rapprochées ; le crochet est cou r t, triangulaire ; la fossette du ligament est
étroite, superficielle, et les bourrelets qui l’accompagnent sont peu saillans; dans
la valve supérieure, la fossette médiane est encore plus superficielle, et les bourrelets
sont remplacés par deux surfaces lisses, triangulaires. Cette coquille, qui