les autres, au contraire, l’insecte parfait diffère essentiellement des deux états
précédens. Sous tous les états l’insecte ne cesse pas de marcher ni d’agir. Nous donnerons
à cet ordre le nom de Dictyoptères, c’est-à-dire qui ont les ailes en réseau.
La seconde famille formée par M. Latreille dans les Névroptères, celle des
Planipennes, n’est pas aussi naturelle que la précédente. Elle commence par les
Panorpates; insectes dont on ne connaît pas les deux premiers états, mais que
l’on suppose avoisiner sous ce rapport les Fourmilions et les Hémérobes. Ces
trois tribus, composées d’espèces à métamorphoses complètes, quand elles sont
connues, doivent, en retranchait les Némoures et les Perles, former l’ordre des
vrais Névroptères. Les transformations encore peu connues des Némoures et des
Perles les renvoient parmi les Dictyoptères, dont ils forment une troisième
famille *. Tout le reste des Planipennes, ou la division des Termitines de M. Latreille,
doit être écartg des vrais Névroptères. Les genres qui composaient jusqu’ici
cette division n’avaient d’autre caractère en commun que la ressemblance
des métamorphoses, incomplètes dans tous. Les Mantispes et les Raphidies se
rapportent aux Orthoptères de la famille des Mantides, et oh a lieu d’être surpris
qu’elles en eussent été écartées. Fabricius ne fit du genre Mantispe qu’une
sirâple espèce de son genre Mantis * et M. Latreille, dans son meilleur ouvrage,
intitulé: Généra crustaçeprum et insectorum, plaça ce même genre immédiatement
après les Mantesf|mais il a renoncé depuis à cette disposition, a à raison,
« dit-il, des ailes, qui sont tout-à-fait semblables à celles des Névroptères, des
« Raphidies particulièrement. a (Cons. sur l’ordre naturel, etc., p. 69:) On ne
voit guère comment les ailes des Mantispes peuvent être semblables à celles des
Névroptères, si ce n’est parce que^jdans ceux-ci on trouve des ailes de toutes les
manières. Les Mantispes, et probablement aussi les Raphidies, appartiennent aux
Orthoptères, seulement les ailes supérieures ne sont point épaissies dans celles-
ci, et le sont en partie dans celles-là; mais cet épaississement de la membrane de
l ’aile n’est que d’une importance secondaire, et dans tous les ordres d’insectes à
ailes supérieures épaissies, -on voit des exemples d’ailes presque ou quelquefois
tout-à-fait diaphanes. Les Psoques, qui font également partie de la famille des
Planipennes, ont la bouche aussi composée que celle des Orthoptères, et semblent
devoir être placés dans cet ordre.. Les Termites^et un nouveau genre qui les
avoisiné (EmbiedeM. Latreille), si ses métamorphoses, quand elles seront connues,
permettent de le rapporter aux Termites, formeront nn ordre isolé, que
nous nommerons Isoptères, et qui-se placera entre les Orthoptères et les Dic-
1. Des observations sur les Némoures, qui vont bientôt paraître dans les Annales des sciences
naturelles, nous apprennent que les métamorphoses de ces insëctes sont les mêmes que celles des
Dictyoptères, et nous engagent à les placer dans cet ordre avec les Perles*
tyoptères. Ces insectes ont un mode tout particulier de réticulation des ailes,
mais les organes de la bouche sont très-voisins de 'ceux des Orthoptères. La
manière de vivre si extraordinaire des Termites, et les trois sortes d individus qui
constituent l ’espèce, les empêche de rester parmi les Orthoptères.
Il nous reste la troisième famille des Névroptères, celle des Plicipennes pour
M. Latreille; elle est composée du genre Frigane, et de deux ou trois autres,
nouveaux, formés aux dépens de celui-ci. Les insectes de cette famille se rapprochent
des derniers Lépidoptères nocturnes par la manière de vivre de leurs
larves, qui s’enferment aussi dans des fourreaux construits avec différentes
matières, qu’elles lient ensemble avec des soies filées également avec leur bouche.
Leurs métamorphoses sont complètes. MM. Kirby et Leach ont érigé cette famille
en ordre, sous le nom de Trichoplères.
En résumant ces considérations, nous trouvons : i.° qu’il ne restera plus dans
l’ordre des Névroptères que ceux dont les métamorphoses sont complètes, moins
les genres de Friganes; 2° qu’une partie des anciens Névroptères «les Mantispes,
les Raphidies et, peut-être, les Psoques, seront renvoyés aux Orthoptères; 3.° que
les Termites se rapprochent de ceux-ci, sans cependant s’y rapporter entièrement;
4 ° enfin, que les Stibulicornes et la famille des Perles constitueront aussi un
ordre particulier, dont les caractères peuvent s’énoncer de cette manière:
O rd o DICTY OPTERA. B r. — Metamorphosis sn h in com p letÿ iarv a e t p u p à agiles, sub-'
similes, prædàtore s, aquaticæ ; pu p a alarum rudimenta gerensV imago a præcedentibus
d istinc ta , ala ta , terrestris, in humidis lo tis victitans. Alæ 4 membranaceæ, nervis
nùmerosis rejiculatæ, inter se sæpissime æquales. Os mandibulis maxillisque ; maxillis
Jatere externe* galea instructis; palpis interdum nulhs. 1
NB. Hujus ordinis familiæ sunt très : Libellulinoe, Ephemerinoe, Perlariæ} Latr.
F A M I L L E ' D E S L I B E L L U L I N E S .
7 3 ÆSHNA FORCIPATA L. (-Libellula) Syst. nat. ed. Gmel. I , p a r s ^ J , p . 2 620,
n .° ! ! . Roes. Ins. n , Aq. I I , tab. 5 , fig. 3. Femina Schæff. Iéèn. tab. 1 60,
fig. 1 . Mas. — Panz. Faun. Germ. fasç. 8.8, pl. 2 1 . Mas.
Hab. Dans toute laMorée; habite aussi*laFrance, l’Allemagne, l’Italie, les environs
de Bruxelles, etc.
7 4 ÆSHNA GRANDIS L. (Libpllula) Syst. nat. ed. Gmel. I , pars V, p . 2625 , n .° 9 .
• Fabr. Ent. syst. H , p . 384 , n.° 2. — Schæff. Icon. tab. 6 0, fig. 1, Mas. — Ibid.
tab. 2 , fig. 4 ? Femina?
Hab. Espèce répandue dans toute l’Europe.
1 . On retrouve dans quelques-uns (les Subulicornes) la galète des Orthoptères, et point de
palpes; la galète.semble donc en remplir les fonctions.