ressemble un peu à la Lucine de la Jamaïque; cependant on ne peut la confondre
avec elle, ni la regarder comme son analogue fossile.
Cette Lucine est orbiculaire, lenticulaire, assez épaisse, subéquilatérale; ses
crochets sont assez grands et très-obliquement inclinés au-dessus d’une grande
lunule ovalaire et saillante, chargée d’un grand nombre de lamelles. Le corselet
est circonscrit par un sillon large et peu profond ; sur son bord viennent se
relever les lames transverses dont il est orné. La surface extérieure offre un grand
nombre de lames concentriques, minces, simples, fragiles et assez rapprochées.
Ces lames, à l’extrémité, se continuent avec celles du corselet et de la lunule. A
l ’intérieur, la coquille est lisse; ses bords sont très-régulièrement et très-finement
crénelés; le bord cardinal est assez épais : il présente sur chaque valve deux petites
dents cardinales obliques et deux dents latérales; la dent latérale antérieure est
grosse et épaisse; la postérieure est mince et comprimée. Les impressions musculaires
sont étroites, l’antérieure fort alongée; l’impression palléale est simple.
Cette coquille, fort rare à ce qu’il paraît, a dix-sept millimètres de diamètre.
Elle est fossile, et nous ne connaissons pas son analogue vivant.
42. CYTHEREA CHIONE Lamk. Anim. sans vert. t. V, p. 5 66, n.® 22. — Schroet. Einl.
t. m , p. 124. — Dillw.Cat. t.I, p. 178, n.° 4 5.— Poli, Test. t. H ,pl. 20.— Fossilis,
Brocc. Conch. foss. subap. t.II, p. 647. — Venus Chione L. Syst. nat. p. 1 131. —
Gmel. p. 3272.
Nous ne citerons pas toute la synonymie de' cette espèce ; elle est trop connue,
et on peut d’ailleurs consulter l’ouvrage de Linné ou celui de Lamarek. Cette
espèce, très-commune dans la Méditerranée, et que l ’on a aussi recueillie jusque
sur les côtes d’Angleterre, est très-répandue dans tous les terrains tertiaires d’Italie,
de la Morée, de Perpignan, etc.
43. CYTHEREA EXOLETA Lamk. Anim. sans vert. t. V , p. 572, n.® 48. — Venus
exoleiaL. Syst. nat. p. 1134. — Schroet. Einl. t. HI, p. 142. — Pennant, Zool. brit.
. t.. IV, p. 94, pl. 64, fig. 49, A, — Donov. t. II, pl. 42, fig. 1. — Montagu, Test.,
p. i l 6.— LeCotari, Adans.Sénég.pl. 1 6 ,-fig. 4. — Dillw. Cat. 1 .1, p. îgjj,n.® 84.
— Payr. Cat. p. 47, n.® 78. — Fossilis, Venus lentiformis Sow. Min. Conch. pl. 2o3.
Cette coquille, très-commune dans la Méditerranée et l’océan d’Europe, présente
une série de variétés remarquables en la prenant depuis les régions chaudes
de la Méditerranée, jusque dans la mer du Nord. Les mêmes séries se montrent
dans les fossiles et se suivent depuis la Morée et la Sicile jusque dans le crag
d’Angleterre.
44. CYTHEREA LINCTA Lamk. Anim. sans vert. t.V, p. 573, n.® 49. — Venus lupinus
L. Syst. nat. édit. 1 0 ,p. 689, n.® 123. — Venus sinuata var. y Gmel. p; 32 85,
n.® 76; — Venus exoletâ'junior Dillw. Cat. 1 .1, p. 196. — Lisier, Conch. tab. 289,
fig. 125 ; tab. 290, fig .126. — Baster. Mém. sur lès environs de Bordeaux (Mém.
de la Soc. d’hist. nat. de Paris, pl. 6, fig. 10). — An Venus prostrata? Poli et Brocc.
A l’état vivant, cette espèce se trouve assez fréquemment dans la Méditerranée
et.au Sénégal. Son analogue fossile existe en Italie, en Sicile, en Morée, à
Perpignan, aux envivôns de Bordeaux et de Dax, dans les faluns de la Tourraine.
45. CYTHEREA BORYI Dèsh. (voyez Pl. XXHI, fig. 8 et 9 , de notre 3.e série).
- C. testd trigonâ, oblique cor data, posticè subangulatd, transversim éleganter
lamellosa ; lamellis basi tenuè plicàtis ; lunuld magnd, cOrdatd, striata ; marginibus
B tenuè et regulariter crenulàtis.
On trouve au Sénégal une coquille fort rare, qui a- été comprise au nombre
des Vénus par Lamarek, nommée par lui Venus crebrisulca, et qui a beaucoup
d’analogie avec l’espèce que nous allons décrire. Cette analogie n’étant point
. parfaite, nous pensons que la vivante et la, fossile doivent constituer deux
espèces distinctes. Une autre espèce, que l’on rencontre à l ’état fossile en Italie
et désignée par Lamarek sous le nom de Venus rnultUamella, présente une
analogie bien plus grande avec l’espèce de Morée : toutes deux peut-être ne sont-
elles que de simples variétés d’un même type. Nous leur trouvons cependant
des différences assez grandes pour justifier à nos, yeux leur séparation.
La Cythéréede Bory est une coquille triangulaire ; 'cordiforme, inéquilatérale,
à crochets assez grands, cordiformes et fortement inclinés au-dessus d’une
lunule déprimée, fort grande, cordiforme et striée; cette lunule est séparée du
reste de la surface extérieure par un siUon étroit et profond. L’extrémité postérieure
de la coquille se termine par un angle rendu saillant par une inflexion
sinueuse du bord inférieur; la surface extérieure est orale d’un grand nombre
de lames très-fines et fort élégantes, transverses, régulières, redressées et pourvues
à leur basé d’un grand nombre de petits plis transverses qui descendent
quelquefois dans les intervalles qui les séparent : ces lames transverses sont plus
ou moins nombreuses, selon les individus. Le corselet est grand, lancéolé, fisse,
et il présente supérieurement une nymphe assez épaisse, sur laquelle s’insérait un
ligament alongé et extérieur. Le.bord cardinal est large et épais; il présente,
comme dans toutes les Cythérées, quatre dents cardinales, divergentes, dont
l’antérieure est pyramidale er épaisse. L’impression palléale n’offre à son extrémité'
postérieure qu’une très-petite échancrure triangulaire. Les grands individus
ont cinquante-deux millimètres de long et?einquante-six de large.
Nous avons voulu consacrer à cette belle espèce le nom du naturaliste célèbre,
chef de l’expédition scientifique de Morée, et qui est assez connu pour que, placé
ici modestement par l’amitié, il équivale à un éloge pompeux.
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