Ce Cérithe est très-voisin du Cerithium vulgatum; il est moins grand, d’unè
forme à peu près semblable; mais les accidens extérieurs que l’on remarque à
la surface des tours l ’eu distinguent suffisamment 11 est alongé, turriculé, composé
de douze a treize tours étroits, légèrement convexes, dont le milieu est occupé
par une carène chargée de tubercules pointus; en dessus et en dessous de cette
carène se montrent des stries fines et inégales, aplaties, subplissées, quelquefois
un peu granuleuses; l ’une d’elles, supérieure, placée au-dessous de la suture,
est divisée eu trois parties inégales, et chargée de tubercules obtus, subquadran-
gulaires; un autre sillon, à la base des tours, un peu au-dessus de la suture,
est formé d’une rangée de granulations très-fines; la base du dernier tour offre
à la fois trois sillons transverses, granuleux, dans les intervalles des stries
inégales en nombre variable, mais simples ; l ’ouverture est médiocre, ovalaire,
atténuée à ses extrémités ; son angle supérieur est formé par un petit canal
decurrent en dedans, entre deux petits bourrelets; le canal de la base est court,
profond, renversé en dehors; le bord gauche est fort épais, court, calleux;
le bord droit est épaissi à l ’intérieur. Cette espèce, que nous connaissons fossile
en Italie et en Morée, est longue de trente millimètres et large de onze; elle
a presque toujours une varice opposée à l’ouverture.
311. CERITHIUM GRÆCUM Desh. (voyez notre Pl. XXIV, fig. i 5, 16). C, testa
elongato-turritd, couicd, apice acutd; anfractibus angustis, planis, submargi-
natis, granulosis, transuersbn striatis, longitudinaliter SubpUcatis; aperturd ntinimd,
subrotundd, basi vix emarginatd.
Coquille parfaitement distincte de toutes celles du même genre; elle est
alongée, conique, turriculée, assez étroite; sa spire, assez courte, est composée
de douze tours très-étroits, aplatis, à suture crénelée, un peu enfoncée; leur
surface présente des petits plis longitudinaux droits, dont le sommet et la
base sont tenninés par un petit tubercule, tandis que le milieu est traversé par
eux ou trois stnes très-fines; les tubercules supérieurs sont plus gros que les
autres et forment une bordure crénelée à la partie supérieure des tours ; le
dernier est strié transversalement à sa base; il se termine par une petite ouverture
arrondie, à peu près aussi haute que large, à columelle courte, ayant à sa
base une échancrure superficielle et très-courte; cette échancrure ressemble à
celles des espèces de Cénthes qui vivent dans les eaux saumâtres. Le bord droit
est mince et tranchant; il est muni d’une échancrure peu profonde et latérale,
et il se prolonge un peu, de manière à couvrir un peu l ’ouverture. Cette petite
coquille, commune, à ce qu’il paraît, dans les terrains tertiaires de la Morée, a
vingt-deux millimètres de long et sept de large.
12. CERITHIUM ANGUSTUMDesh.(voyeznotrePl.XXIV,fig. 17 ,18 ,19). C.testâ
elongato-turritd, angustd, minimd, acuminatd; anfractibus convexis, costis longitudi-
nalibus et striis transversis decussatis, aperturd minimd, ovatd, basi latè emarginatd.
Fort petite espèce très-alongée, étroite, turriculée, formée de treize ou
quatorze tours assez larges, convexes, à suture simple et très-fine; leur surface
offre des petites côtes longitudinales, rapprochées, rendues tuberculeuses par le
passage de quatre stries transverses, dont les deux supérieures sont les plus
saillantes. On remarque sur le dernier tour quelques varices irrégulièrement
placées; à la base, il n’existe que de très-petites stries transverses; l’ouverture
est très-petite, ovalaire, un peu oblique; le canal de la base est remplacé par
une échancrure large et peu profonde; le bord droit, très-mince, tranchant et
fragile. Nous connaissons l ’analogue vivant de cette espèce; il se trouve dans la
Méditerranée; il est brun. Les individus fossiles viennent de l’île de Rhodes;
ils ont dix millimètres de longueur et deux de largeur.
Observations sur le Genre NÊRINÊE.
Le genre Nérinée a été créé par M. Defrance. Il est sans aucun doute l’un des plus
curieux que l’on puisse observer parmi les coquilles dont les types,sont actuellement
perdus. Ce genre, rapproché, sous certains rapports, de celui des Pyra-
midelles, en diffère très - essentiellement, et pourrait servir de liaison entre les
Pyramidelles et les coquilles canaliculées à la base. Tl renferme des coquilles
alongées, turriculées, composées d’un très-grand nombre de tours de spire ordinairement
étroits et obstrués à l ’intérieur par des plis plus ou moins gros, plus
ou moins nombreux, dépendans, soit de la columelle, soit du bord droit; ces
plis, diversement contournés ou divisés, laissaient, dans certaines espèces, fort
peu de place aux organes de l ’animal, qui se trouvait passé, pour ainsi dire, à une
sorte de filière. Dans les individus qui sont un peu entiers, la saillie des plis intérieurs
diminue sensiblement vers le dernier tour, et disparaît en partie vers les
bords de l’ouverture. Cette ouverture se termine à la base par un canal ordinairement
court, assez profond, rejeté en arrière et assez semblable à celui des Cénthes.
Dans quelques espèces, dont la spire est extrêmement longue et cependant très-
étroite, le canal de la base paraît être très-court, ce qui donne à leur ouverture
plutôt de la ressemblance avec celle des Turritelles. On sait que dans la plupart des
coquilles turriculées la suture se fait sur le point le moins saillant et est ordinairement
enfoncée et cachée; si la coquille est garnie de côtes-transverses, ou si les
tours sont creusés dans le milieu, c’est au-dessous d’une de ces côtes ou dans le
milieu de l’excavation des tours que se montre la suture. Dans les Nérinées, au