XXVII de là 3.®. série du présent ouvrage. Cette espèce, que nous aurions pu
séparer de Y Alpheus thyrrhenus, si l ’on n’en avait vu ¿ comme Otto, que peu
d’individus, et de ceux qui ont la pince droite plus forte que la gauche, varie
beaucoup pour les proportions des pinces de la seconde paire. Nous en avons
une dizaine'sous les yeu x, et il se trouve parmi eux des individus où la pince
droite est la plus forte, d’autres où elle diffère peu de la gauche, et d’autres enfin
où c’est cette dernière qui est la plus grande. Il est certain que ce n’est pas des
sexes que'dépend cette différence dans les pinces, car deux femelles ayant encore
leurs filets ovifères garnis d’oeufs se trouvent avoir l ’une la pince gauche la plus
grosse, tandis que l’autre présente la disposition inverse. Si nous n’avions pas eu
à notre disposition un aussi grand nombre d’individus, tous trouvés dans les
mêmes coquilles, et que nous eussions possédé seulement de ceux qui ont la pince
droite la plus forte, nous aurions pu les considérer comme identiques avec YAl-
phéus pinnophylax d’O tto1, qui n’a trouvé de différence pour le-distinguer de
celui de. Risso, qu’en ce que cet auteur dit que la pince de gauche est la plus
forte, quoiqu’il les représente égales dans la figure qu’il donne de son Alpheus
thyrrhenus.?
Nous allons donner une description détaillée de la seule espèce authentique
servant de type au genre dont il est question, après avoir présenté la synonymie
des auteurs qui eù’ont parlé sous différens noms. Nous dirons, pour épurer cette
synonymie, que Risso a cité à tort, comme appartenante son Alpheus thyrrhenus,
le Cancer candidus d’Olivi3, qui n’a aucun rapport avec la Pontonie et
doit appartenir au genre Alphée proprement dit, puisque ce sont les pinces de
la première paire qui sont très-grandes, les suivantes étant courtes, comme cela
a lieu dans ies espèces de ce genre. Risso semble avoir reconnu’depuis que son
espèce ne différait pas de Y Alpheus pinnophylax d’Otto, puisqu’il cite cet auteur
à la suite de sa Callianassa thyrrhena4; seulement il s’en tire en ne parlant pas du
tout des différences qu’Otto avait cru trouver entre ces deux prétendues espèces.
38 PONTONIÀ CUSTOS Guérin, PI, XXVIIfig. î.jg— Testa levis tènnis ventricosa :
Rostrum breve inerme acutissimum : Pedesquatuor priores didactyli, secundum eorum
par maximum : Manibus inæqualibus. -rr- Cancer macroürus thoracelevi, rostro inte-
gerrimoj corpore pellucido, flavicante, albo-punctato. Forsk.Desc. anim.quæ in itinere
orientali observavit, etc., p. 9 4 , n.° 5 6 . — Asiacus thyrrhenus Petagna, Élém. d’enf.
1. O tto , Nov. a$t. phys. med. sicad. Coesar. Leop. cur. nat., pars I ; p. 341.
2. Crust. de Nice, pl. 2 , fig. 2,
3. Olivi, Zool. adfiàt., p. 5 i , pl. 3 , fig. 3.
4 • Hist. nat. de l’Etïfope mérid., t. .5 p. 54*
t. 5 , fig. 5 • —- Alpheus thyrrhenus Risso, Crust. de Nice, 18 16, p. 9 4, pl. 2, fig. 2.
—* Latr. Encycl. méffù; Atlas, pl. 3 3 6, fig. 1 o ^copie de la figu^récédente. — Alpheus
■ pinnophylax Otto, Descr. de quelques crustacés nouveaux, trouvés en 1818 et 1-819
dam la Méditerranée. Nova acta phys. med. Acad. Cæsar. Leop. Car. Nat. cur. t. 14,
part. 1, p. 341, pl. 21 ,fig. 1 et 2. — Callianassa thyrrhena Risso, Rist. nat. d^ lEur.
mérid. t. 5 , p. 54.— Gnatkophyllum thyrrhenus DesnjÿConsid. sur l’ordre dés crust.
p. 229. — Pontoniar parasitica? Roux, Mém. sur la classif. des Salicoques, p. 26.
Hab. C’est l’espèce que les membres de la Commission de Morée trouvèrent à
Sapience dans la Pinne marine (Pinna nobilis), et que M. le colonel Bory de
Saint-Vincent, qui n?avait pas sous la main les ouvrages qui viennent dêtre
cités, y décrivit et nous envoya sous le nom de Ponlonia heterochelis, comme
pouvant être une espèce nouvelle (voyez à ce sujet le chapitre III de la Relation,
p. 92 V • * ; ' . • . , .
Gtto avait trouvé les deux individus qu’il décrit dans une Pinna nobuis pêchee
àNaples, et Risso a pris son Alpheus thyrrhenus dans des Pinnes marines de
Nice.'
La Pontonie qui nous occupe est longue de près d’un pouce et demi; sa
couleur, à Fétat de vie, est d’un rose pâle, auquel la semi-transparence de la -
nimal donne quelque chose de laiteux ou d’un peu plus opaque dans ses parties
épaisses. Conservé dans une liqueur alcohqfi^jue, ce crustacé devient d une
couleur plus ou moins livide où demeurent de légères -traces en rose naturel
qui ont résisté à l’action du liquide. Tout le corps de cette Pontonie est d une
consistance molle et ne présente un peu de solidité qu’aux pinces et au-dessus
des anneaux de là queue. Sa carapace est lisse, bombée, embrassant les côtés du
thorax, moins longue que l’abdomen, presque aussi large qne longue, en ne
comprenant pas le rostre dans sa longueur, et un peu .retrécie en avant. Le rostre
est court, courbé avec la poirftë dirigée én bas; il atteint a peine à la moitié du
troisième article des antennes mitoyennes, et l’on observe en dessou^et-près
de son extrémité une petite dent peu visible. Les antennes intermédiaires sont
courtes, ayant à peine la moitié de la longueur de la carapaee; leur pédoncule
est composé de quatre articles, dont le premier très-court, terminé extérieurement
en une épine; le second^ïe plus long de tous, cylindrique, un peu
renflé en dehors et à sa base; les deux suivans sont égaux entre eux et forment
ensemble un peu plus de la longueur du second. Le dernier article de ce pédoncule
donne attache à deux filets presque égaux, dont l’interné est simple,
va en diminuant insensiblement d’épaisseur et sé compose de petits .anneaux cylindriques;
le filet extérieur est très-élargi à sa base, aplati; il se divise en deux
un peu plus haut qu’à la moitié de sa longueur, et ù partir;de cet endroit 1 une