voisin des Hybosores de Mac-Leay1. On la prend en Morée à une lieue
ou deux au plus? dans l’intérieur, sous les pfcrres fortement adhérentes
au sol, et toujours à quelques pouces de profondeur. Elle se tient quelquefois
beaucoup plus dans le voisinage des côtes : nous l’avons vue
fort près de Navarin , à l’est de la ville, au pied du moût Saint-Nieolo.
Sans être fort rare, cet insecte ne se trouve jamais en grande quantité.
L’accouplement paraît avoir lieu sous les pierre^, ou nous avons souvent
rencontre le mâle et la femelle. Une espèce de Tagénie^lpropre à la
Moree, semble se plaire auprès des côtes beaucoup plus que l’espèce
précédente, et ne'se retrouve pas à une certaine distance. Les pierres
éparses sur les collines les plus basses de la plaine de Modon en couvrent
quelquefois un assez grand nombre; mais il faut avoir la précaution de
regarder la face inférieure de la pierre que l’on soulève; car ces insectes
s’y attachent au lieu d’adhérer à la terre. C’est ordinairement à une ou
deux lieues des côtes que l’on commence à trouver les espèces ¿du genre
Pimelie, qui sont au nombre de deux en Morée, et toutes deux nouvelles.
L’une est beaucoup plus répandue que l’autre. Elles courent dans les
plaines incultes et même dans des montagnes d’une certaine hauteur,
sans noüs avoir jamais offert cette particularité d’être quelquefois réunies
en très-grand nombre dans les mêmes endroits, comme on l’a observé
pour d’autres espèces dans le midi de la France. Une espèce de Scarabée,
qui a été nommée Monadon, habite avec ces Pimélies.
Les plaines sèches où vivent les Pimélies conviennent également aux
autres insectes de la famille nombreuse des Hétéromérés mélasomes. Ces
espèces noires et sans éclat errent dans les campagnes par la plus grande
chaleur; aussi est-ce à justg titre que plusieurs d’entre elles ont été
réunies sous le nom générique d’Héliophiles. Dans leur état de fraîcheur,
elles sont, pour la plupart revêtues d’une sorte delpoussière blanchâtre
fort légère, qui disparaît au moindre frottement. De toutes les familles
de Coléoptères, celle-ci paraît être la plus appropriée au climat de la
Morée, et c’est aussi elle qui fournit la plus grande partie des,insectes
nouveaux dont il sera question dans cet ouvrage. Nous avons dit
1 • Elle est indiquée dans le Catalogue de M. le comte Dejean sous le iiom d’ Ægialia cornifrons.
quelles localités affectionnent les Pimélies, les Erodies et les Tagénies;
les Zoplioses se plaisent dans les endroits les plus secs, tels que les
routes et les parties les plus sablonneuses de la plupart des plaines;
les Scaures, les Hélops, les Tentyries, les Hégètres, les Phylax s’accommodent
des plaines et des endroits peu élevés, dont le sol est couvert
d’une herbe courte qui ne leur dérobe pas la ehaleur du soleil. Les
Opatres préfèrent les endroits les plus arides.?¡comme les Zophoses. Les
Akis et les Blaps se retirent dans les grottes et les cavités fraîches des
rochers qui bordent les plaines : les premiers se trouvent parmi les ex-
crémens humains et les autres sous les pierres. Nous n’avons rencontré
ni l’eSpèce du genre Akis, dont Mégerle a formé:le genre Elénophore,
ni aucun insecte qui puisse se rapporter aux Eurychores, quoique des
individus du genre de Mégerle se soient trouvés, nous ne savons comment,
glissés dans celles de nos boîtes qui demeurèrent d’abord déposées
au Muséum. On sait qu’une espèce de ce dernier genre se prend en
Egypte.
Une Cantbaride, qui vit aussi dans le midi de la France, partage avec
les Mélasomes les plaines où croît une herbe peu épaisse. On la trouve
également dans les chemins sablonneux de quelques plaines et de quelques
forêts; elle est très-agile, mais comme elle ne vole pas bien, sa
marche rapide supplée à la faculté qui lui a été refusée. On la connaît
sous le nom de Ca%itharis dubia, Oliv.
Dans les localités;un peu élevées, inégales et entièrement couvertes
d’arbrisseaux où dominent plusieurs espèces de Cistes, on trouve peu
d’insectes. Les Cistes cependant portent dans leurs fleurs quelques espèces
d’Anisoplie, et plusieurs Coliades de Francg voltigent parmi les buissons
rabougris : c’est à peu près tout ce que l’on y rencontre.
Les derniers prolofigemens inférieurs des montagnes, qui, de même
que leur faîte, sont ordinairement dénudés, et ceux qui séparent différons
plateaux, sont habités par une espèce de Blaps, qui ne s’y trouve
qu’au milieu des roches; elle diffère des autres par sa manière de vivre;
en "effet, tandis que celles-ci se cachent sous les pierres abritées du
soleil dans les grottes et dans les fentes de rochers, notre eSpèce, au
contraire, parcourt les terrains rocailleux à la lumière et pendant la