aussi carénées en dessus. Les peignes sont garnis de vingt-deux dents dans les
femelles, et de vingt-trois dans les mâles. Quelques individus que l’on est forcé
de rapporter à cette espèce, n’en ont que vingt-un, et d’autres en ont jusqu’à
vingt-sept; à quoi tient cette singulière différence, qui se remarque également
dans le Scorpion roussâtre du midi de l’Europe?
Obs. Cette espèce pourrait bien être la même que Celle mentionnée par Mouf-
fet, et qu’il dit être propre à l’Orient, à l’île de Corse. Johnston la cite, d’après
lu i, parmi les sept espèces qu’il connaît. Voici sa phrase: Gibbosus,' cauda
pro 'corporis pusilli ratione magna. Hist. nat. i 3o | Ces .deux auteurs dissent, je
ne sais d’après quelle observation, que c’est la seule espèce dont le venin soit
chaud, comme si c’était chose facile que de s’assurer d’un pareil fait. Mouffet en
donne une figure fort mauvaise, comme on le pense, à la page 204 de son Théâtre.
Hab. Ce scorpion est très-commun; il se trouve sous les pierres peu adhérentes
au sol; dans. les lieux rocailleux et arides, et dans les ruines récentes par
toute la Morée.
21 BUTHUS DUFOUREIUS Br. — Obscure virescens aut nigricans, pedibus, cheli-
ceribus apice et ultimo caudæ segmento pallide fuscis ; dorso ad màrginem segmëntorum
tuberculato ; palpis crassis depressis cum caüda carinatis ; caudæ articulo penultimo
præcedenti duplo longiore, ultimo elongato, attenuatoy unco apice recurvo, nigro.__
Foemina pectinibus 10 dentatis ; long. 70 millim., lat. 21. — Mas pectinibus 1 1 ;
long. 47 millim., lat. 7. — (Voyez notre Pl. XXVIII,- fig. r2.)
D e s c r . D’un vert trè,s-foncé et noirâtre en dessus; les palpes épais, avec les
deux articles qui précèdent les serres aplatis, surmontés latéralement de plusieurs
carènes, formées de. tubercules assfez rapprochés; le dernier article gros, caréné
en dessus comme sur les côtés; les serres garnies à leur bord interne de dentelures
très-légères; vers la base du doigt mobile est un petit renflement qui correspond
à une cavité de la partie opposéé; la base interne de l ’avant-dernier
article est fortement dentée. Lès forcipules sont d’un brun plus pâle vers la
bouche. Le dessus du corps est couvert de petits tubercules plus nombreux vers
le bord postérieur des segmens et sur la partie qui porte les yeux. Le post-ab-
ddmen est surmonté de huit carènes, dont les deux supérieures sont plus fortement
dentelées que les autres et légèrement sinuées; rapprochées à la base de
la carène voisine, et s’en éloignant à l’extrémité du segment. La longueur de
l’avant-dernier segment est à peu près double de celle du précédent; 'on n’y
trouve plus que cinq carènes; il est plus aplati. Le segment terminal est mincé,
alongé, portant un aiguillon long, recourbé et noir à l’extrémité; ce segment
est d’un roux pâle, ainsi que les pattes. Ces dernières sont aplaties, mais sans lignes
élevées. Le dessous du corps est ordinairement de la couleur des pattes. Tout
l ’animal est couvert çà et là de poils roux peu serrés, principalement les palpes et
l’extrémité de la queue. — La femelle a dix dentelures aux peignes, et le mâle onze.
Hab. On trouve cette espèce plus particulièrement sous les grosses pierres
très-enfoncées en terre, dans les ruines antiques. Presque tous les individus que
nous avons pris viennent de Messène. Nous en avons rencontré à deux ou trois
pieds de profondeur sous terre. Elle est plüs rare que la précédente. Cette espèce
est dédiée au savant naturaliste M. Léon Dufour.
22 BUTHUS TERMINALIS Br. — Obscure fuscus, nigricans, levis; palpis crassis,
depressis, lateribus carinatis., articulo penultimo-interne spinoso; cauda angustissima
utrinque carinata, segmento penultimo præcedenti duplo longiore, subtus tricarinato,
ultimo ferrugineo. — Foemina pectinibus 7 dentatis; mas 8. —- Long. 28 millim.,
lat. 6. p i- (Voyez notre Pl. XXVIH, fig. 3.)
D e s c r . D’un, brun foncé, presque noir; les palpes larges, aplatis, surmontés
de carènes latérales, formées de petites dentelures. Une légère échancrure du
doigt mobile des palpes correspond à une élévation du côté opposé, ce qui est
le contraire dans l’espèce précédente; une épine courte, forte et un peu recourbée
s’élève sur le côté interne de l’avant-dernier article des palpes. Le corps est
entièrement lisse, avec quelques lignes enfoncées sur la partie antérieure, et une
v légère élévation longitudinale, de .chaque côté de laquelle sont placés les deux
yeux médiaux. Le post-abdomen est très-étroit proportionnellement au corps,
moins long, ou tout au plus aussi long que lui; relevé de chaque côté par une
seule carène; celles de dessous insensibles ¿^excepté sous l ’avant-dernier segment,
où elles sont au nombre de trois; ce segment est du double plus long que le
précédent; le^ernier est alongé, ovoïde et rouge, avec l’aiguillon court, recourbé
et noir. Les pattes sont d’un brun rougeâtre pâle, aplaties et sans lignes élevées,
dentelées au côté interne d’un de leurs articles. Le dessous du corps est d’un
bruü verdâtre, avec le bord inférieur des segmens plus pâle. — La femelle n’a
que sept dentelures aux peignes, et le mâle huit.
Obs. Cette espèce n’est point velue comme la précédente, à peine y découvre-
t-on quelques poils. On ne peut la confondre avec le Scorpio lepturus de Palisot-
Beauvois (Ins. d’Afrique), qui est beaucoup plus gros, avec le dernier segment de
la couleur générale. Les dentelures internes des serres sont différentes. Du reste,
la description de cet auteur est insuffisante.
Hab. Cette espèce est rare. Elle a été trouvée avec la précédente dans les ruines
de Messène. #