fe r t1, tels que les contrées désertes de la Pologne, de la Russie et de la Turquie,
doit prochainement anéantir. Ce n’est qu’à cette espèce que l’on peut attribuer les
passages ci-après de Pausanias. «LeTaureau de Péonie est de toutesdes bêtes^ëroces
« la plus difficile à prendre en vie“ : c’est un animal qui a de grands poils sur le
« corps, particulièrement sous la gorge et sur l’estomac.3 ” Au temps de Pausanias,
l’Aurochs aurait donc été déjà refoulé vers l’entrée de la Macédoine, dans des gorges
où la rivière de l’Axius prend sa source; cependant un canfctère dans le marbre
d’Olympie fournirait une autorité contraire à cette détermination, c’est le trop de
longueur -de la queue. Alcamène, composant d’gprès ses souvenirs, qe 5g sera point
piqué d’exactitude à cet égard, afin de donner un^mouvement plus heureux à,cette
partie de son bas-relief.
IL Le Lion, objet du premier travail d’Hercule. Il y a trois sujets qui se rapportent
à cette espèce dans le bas-relief d’Olympie : t.° un Lion terrassé, couché
et foulé par l ’un des pieds du héros; et 2 ° deux têtes plus fortes que nature, servant
d’ornement, et qui furent comprises dans l’entablement du fronton : l’une
des tétès est vue de face et l’autre de profil.
Hercule, dont Hérodote place la naissance cent ans avant la guerre de Troie,
c’est-à-dire i382 ans avant l’ère chrétienne, est réputé avoir combattu et tué pour
son premier travail’un Lion dans la forêt de Némée. Or , cette forêt avait reçu son
nom de son voisinage d’une ville de l’Argolide, située au pied du mont Apésas.
en admettant ces données historiques, i l y avait à cette époque très-reculée, des
Lions danSile Pélojbnèse; mais huit cents ans plus tard, il ne s’en trouvait plus
que vers la frontièrjmord de la Grèce, où ces redoutables animaux avaient jusque
là résisté. Il est avéré qu’il n’en existe plus présentement sur aucun gpint
de l’Europe. *
C’est par Hérodote que cette particularité, touchant les lieux occupés par les
Lions au temps de la guerre de Xerxès, nous est parvenue4 : il s’en trouvait un
grand nombre dans les pàys renfermés entre l’Achêloüs et le Nessus, c’est-à-dire-
dans une partie de la Thrace et de la Macédoine. Xerxès-, traversant la Péonie,
eut une partie des chameaux de «es bagages attaquée et détruite par des Lions
descendus des montagnes pendant la nuit. Aristote raconte les mêmes faits, qu’il
1. O à i l sera d’autant pins long-temps souffert que se reproduiront pins souvent ces guerres
sanglantes en Pologne, ces massacres affreux de II population et généralement tous les évenemens
de rétrogradation sociale dé ce$ dernières annépsM •
a . Lib. X , cap. i 3,
3. Lib. IX , cap. 21.
4. f lis t . , lib .Y J I , cap. .125 et 126,
a, suivant moi, empruntés au père de l ’histoire, en les copiant textuellement; il en
a fait de même dans bien d’autres passages de ses livres.
Le Péloponèse et plus loin les pays de »l’Europe situés au nord de la Grèce,
avaient-ils leur Lion propre, ou n’était-ce que le L ion de l’Atlas, dont l ’augmentation
de la population aurait peu à peu détruit la race? Il n’y a pas long-temps
qu’on eût répon^i à cette question en citant la croyance commune qu’il n’y a
qu’un Lion, le F e lisL e o dès auteurs. Alors même c’eût été contre le sentiment
d’Aristote, qui avait déjà posé en fait1 qu’il y a des Lions d’espèces différentes,
l’un plus court, à crinière crépue, et d’un caractère plus timide, et l ’autre, qui
estqplus courageux, ayant lej côrps sensiblement plus long, et qui porte une plus
belle et plus longue«minière. On doit aujourd’hui d’autant plus d’attention à ce
passage, que nous connaissons*plusieurs races ou espèces distinctes, savoir : d
i.° Le Lion du mont'Atlas : un corps très-long, et sa crinière magnifique, qui
lui garnit la tête, qui entouré le cou, et qui s’étend sans intervalle sur l’épaule,
le caractérisent; c’est le deuxième des Lions d’Aristote.
2.0 Le Lion du Sénégal, plus faible, à crinière moins prolongée; son épaule
n’est ornée que d’un épi de poils.
3. Le Lion de Bagdad, tout-à-fait ou à peu près sans crinière; Olivier en parle
dans son Foyage en Syrie 2 : celui-ci n’a ni le courage, ni la taille, ni la beauté
des Lions "africains.
Les Lions noirs de l’Inde, cités par Élien. 3
¿Enfin , les Lions du Cap, que notrve ménagerie nous montre avec une queue
sensiblement plus courte.
, C’est sous la préoccupation de l’existence de ces diverses races , que nous allons
décrire les échantillons du bas-relief d’Olympie.
Premièrement. Du Lion entier et terrassé.
Il est couché dans une attitude scénique : on le juge irrité de ne pouvoir se
soustraire à l ’ascendant de son vainqueur; les lèvres sont en retrait, contractées
fortement renflées et à bords sinueux. Le mufle est sillonné, pour rendre l ’expression
de quelques pëtites excavations cutanées, que l’on a figurées en ligne et
d’où sortent les barbillons; les dents canines sont apparentes; la forme des autres
est restée non étudiée; les oreilles sont à conque large et plissée; et la crinière
est disposée en flocons égaux, qu’on juge arrangés à dessein et pour produire
l’effet d’une sorte de chevelure. Au total, l’animal, qui est remarquablement petit,
tire sa principale expression de sa tête fôrt courte.
i- Hist., lib. IX, cap. 44.
a. Voyage dans l’empire dStoman, II, pag.^S.
3. De animal, nat., lib. XVII, cap. 26.