européenne au genre qui, dans nos climats, ne contenait que la précédente.
Les taches jaunes de sa carapace étaient beaucoup plus brillantes qu’elles ne le
sont dans les individus ici représentés, ce que nous n’avons pu parvenir à faire
comprendre au peintre, qui s’est obstiné à les tenir ternes, parce qu’ils s’étaient
salis dans là liqueur.
Quoique très-voisine de sa congénère précédemment mentionnée, la Cistude
Hellénique s en distingue aisément par la forme moins régulièrement ovale du
contour de sa boîte osseuse; c’est-à-dire, que les côtés de celle-ci, au lieu d’être
cintrés en dehors, sont en général presque droits’ Il arrive même quelquefois,
ce que n indiquent malheureusement pas assez bien les figures , qu’ils sont
légèrement infléchis en dedans. Le sternum est par conséquent aussi plus oblong
ou, si l’on veut, plus, étroit; et l ’on remarque, en outre*? qu’il est articulé de
manière à se trouver horizontalement un peu plus bas qu’elle, tandis que chez
la Cistude européenne les bords de la partie supérieure et de la partie inférieure
du bouclier, à l’endroit de leur jonction, sont à peu près de niveau ou sur le
même plan. La hauteur relative de la caifpace Sdoit Jtre également prise en
considération ; car elle est toujours moins considérable chez l’espèce précédente
que dans l’HelléniqUe. A l ’égard de la forme et du nombre des lames cornées
qui revêtent la carapace et le plastron, ils sont exactement semblables dans les
deux espèces, et 1 on peut posiliyement dire la même chosé pour lès autres
parties du corps, quant a'ces formes seulement; car la manière dont elles..se
trouvent çolorées, ainsi que la boîte osseuse, présente quelques différences
capables d’empêcher decfonfondre les deux espèces : ainsi les marques jaunes qui
se détachent de la teinte brune des membres sont en général moins nombreuses
et moins vives sur ceux de la Cistude Hellénique que sur.ceux de l’européenne;
et celles de la même .couleur, disposées, par rayons qui sont répandus sur le
bouclier supérieur, sont moins rapprochées chez celle-ci que chez l ’autre. Enfin,
■ le sternum de notre espèce nouvelle est presque tout brun, puisque ses bords
seuls sont irrégulièrement nuancés de jaune, tandis que c’est cette dernière
couleur qui couvre la surface de celui de la Cistude- européenne, moins, toutefois,
les sutures des plaques, qui sont brunes.
Les différences qui viennent d’être signalées ne peuvent nullement être attribuées
aux sexes; car chez l ’une comme chez l ’autre de ces deux espèces il est
aisé de distinguer les mâles d’avec les femelles; lès uns à leur queue courte
et fort épaisse a la base, ainsi qu’à leur plastron un tant soit peu concave; les
aùtres à leur queue plus longue, plus effilée et à leur sternum parfaitement
aplani.
5. ËMYDE CASPIENNE, Emys caspica Gmel. Reise durch Russi, t. III, tab. i o et 1 1 .
— Clemmys caspica Wagl. Syst. de Amphïb. tab. Vv;fig.'i, et Descript, et Icon.
Amphïb. tab. XXIII. — Voyez Pl. IX , fig. 2 et 3 de notre 3.e série.
Nous nous voyons contraint de rejeter le nom que M. Valenciennes fit
graver dans celle de nos planches qui représente cette Émyde et par lequel il
prétendait désigner une espèce qui n’était réellement point nouvelle pour la
science, puisque cest celle que Gmelin a fait connaître dans la relation de son
Voyage en Russie et que Wâgler a depuis aussi décrite et fait représenter dans
deux de ses ouvrages sous le nom de Caspica.
L’Emyde Caspienne a sa carapace ovale, un peu moins élargie en avant qu’en
arrière et mèdiocreïnent déprimée, quoique convexe, et l’on peut même dire
légèrement testiforme. On lui compte, comme à toutes les véritables Êmydes,
vingt-cinq plaques marginales, de la forme desquelles et de celle des autres
parties du corps les figures dues 'au pinceau de M. Prêtre?nous dispensent
de donner une plus ampleiescription. Toutefois nous ne croyons pas inutile
d’indiquer les caractères au moyen desquels on pourra facilement distinguer les
deux seules espèces d’Émydes aujourd’hui connues en Europe, L’Émyde Caspienne
a trois carènes longitudinales basses et arrondies qui surmontent la
carapace, placées l’une sur la ligne moyenne et longitudinale du dos; les deux
autres de chaque côté de celle-ci sur les plaques costales; les bords externes du
pourtour sont , le long des flancs , légèrement voûtés ou simplement relevés
sur eux-mêmes; on a tiré un troisième caractère du? système de coloration,
lequel est d’abord d’un vert olive qui forme le fond de la teinte -du corps
varié de raies étroites, sinueuses,, anastomosées, jaunâtres, tirant sur l’orangé,
mais non aussi vivement lisérées de noir que le peintre s’est obstiné à le faire,
- et qui sont répandues longitudinalement sur le co l, ainsi que sur toute la
partie supérieure de la boîte osseuse, où elles sont plus apparentes quand l’animal
est dans l ’eau que lorsqu’on l ’en tire ; le dessous est d’un noir profond,
qui s étend, sur tout le sternum, moins quelques petites places près de ses
bords. L Émyde Sigris, avec les mêmes formes générales-du corps et, pour
ainsi dire, le% mêmes couleurs, seulement distribuées d’une autre manière,
n a qu une petite carène sur la ligne médiane et postérieure de son disque, qui
est dailleurs parfaitemént uni et plus régulièrement convexe, ni le tranchant
latéral du limbe recourbé vers le dos, et -ne pòrte., sur la carapace, au lieu de
lignes flexueuses, qu’une ou deux taches ovales sur chaque plaque. D’une autre
part, les raies jaunes de son cou ne sont point lisérées de noir, et cette couleur,
qui n’est peut-être pas aussi foncée que chez l’autre espèce, se trouve