nu le remplir ; cetté lave s’est donc combine
moulée dans ce canal, et a donné naissance
par-là à un mur semblable à peu près
à ceux que les Romains appeloient murs
par encaissement.
Ce courant de lave basaltique arrivant
tout bouillant dans le canal, le premier
refroidissement dut nécessairement se faire
par les côtés, c’est-à-dire, par les parois
de la galerie ; le calorique s’échappant donc
par ces côtés, et la lave occupant moins
de volume, son retrait prismatique dut
nécessairement avoir lieu par - là ; la déperdition
de la chaleur et des émanations
gazeuses , forçant la matière de se resserrer
sur elle-même , il dut en résulter un
retrait qui divisa la muraille moulée en
prismes horisontaux à plusieurs pans, jux-
ta-posés naturellement les uns sur les autres.
Ces mêmes parois qui ont servi de
moule, et qui ne sont formés que d’une
lave graveleuse , n’ont qu’à être dégradés
, qu’à être envahis par les eaux, soit
par le laps de tems , soit par quelque
mouvement extraordinaire de la mer; il
est
est évident alors que la muraille construite
avec des matériaux plus solides, se trouvant
dégarnie de son moule , semblera s’être
élevée comme par miracle, et être
sortie de terre comme une décoration théâtrale.
Eh bien ! c’est exactement ce qui est arrivé
ic i, du moins en grande partie, de
manière à ne laisser aucun" doute sur le
fait; car on voit au milieu de la galerie
dont j ’ai parlé, un mur vertical de trois
pieds et demi d’épaisseur sur huit de hauteur
, dégagé de toute lave, bien isolé et
entièrement formé de colonnes prismatiques
, placées horisontalement les unes sur
les autres, mais ayant conservé une certaine
adhérence entre elles ; ce qui les a
empêché de crouler, et les a mis dans le
cas de résister à l’action du tems et des
éléinens , contre lesquels sans cela elles
n’auroient pu se défendre.
Je ne me lassois pas d’admirer ce mur
autour duquel on peut promener avec
aisance ; car la largeur totale de la galerie
étant de dix - neuf pieds, et le mur
Tome II. l