
tion on employoit ici la tourbe et le charbon
; mais il fit la sourde-oreille, et rompit
la conversation pour me parler d’autre
chose.
Il est très - facile au reste de faire des
expériences à ce sujet, et on en obtien-
droit des succès, sur - tout si les essais
étoient faits par des personnes qui connussent
la qualité de la tourbe et du charbon
dont on seroit à portée de faire l’em-
ploi.
Il paroît que les mines de plomb de Tindrum
ont été autrefois plus abondantes et
d’un plus grand rapport.
Je quittai ce' lieu pour me rendre à
K illin , par une route aussi triste que monotone;
je doute même qu’il en existe
de pareilles : elle a pour base un fond de
tourbe spongieuse, qui permet à l’eau de
s’infiltrer avec facilité sur ce fond élastique
et mouvant sans être marécageux, puisqu’on
y passe avec assez de facilité en
voiture.
Mais ce qui rend cette route d’un ennui
accablant, c’est qu’elle se prolonge
ainsi pendant plusieurs lieues, entre deux
collines resserrées, formées de tourbe noire
, où il ne croit que de la petite bruyère
et des mousses jaunâtres , qui distilent
l’eau goutte à goutte de toutes parts.
L’ame prend bientôt une portion de
cette teinte, et elle se rembrunit de plus
en plus à mesure que l’on avance ; mais
la scène change de face subitement, lorsqu’on
est parvenu à l’extrémité de cette
espèce de galerie sombre ; l’horison s’agrandit
alors , et l’on O * entre dans la belle
vallée de Glen - Dochart, et dans celle
de Stafilan.
Des eaux limpides et abondantes , où le
poisson se plait, y circulent en serpentant,
au milieu de la verdure la plus
riante ; elles y forment des îles ombragées
par de grands arbres ; l’on y voit de charmantes
habitations champêtres, de nombreux
troupeaux de vaches et de moutons
; les jeunes bergers et les bergères
qui les gardent, font retentir l’air de leurs
chansons, et animent cette scène agréable
par leurs danses.
Nous fîmes vingt-quatre milles ce jour-
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