prennent delà graisse et ont le poil luisant.
Il me reste à parler d’un procédé qui
a lieu dans plusieurs parties du nord de
l ’Ecosse , notamment dans les pâturages
bas, quoique dans les Hébrides et dans
les hautes montagnes on n’en fasse aucun
usage ; c’est celui de goudronner les moutons
: je crois que ce fait doit trouver naturellement
sa place ici.
Les propriétaires des nombreux troupeaux
de cette contrée, où l’hiver est
plus rude que dans les Hébrides, sont dans
la croyance que l ’intencîté du froid donne
la gale aux moutons 5 c’est pour prévenir
cette maladie qu’ils font usage du préservatif
suivant ;
Au mois de novembre, chaque berger
prend, par exemple, deux bariques de
goudron, une barique de beurre , ou une
plus grande quantité de l’un et de l’autre,
en raison du plus grand nombre de bêtes ;
toujours dans les proportions de deux tiers
de goudron contre un tiers de beurre.
L’on fait fondre et bouillir ces deux
matières dans un chaudron ; lorsque la
mixtion est complète, et refroidie, cliaque
mouton, lié par les pattes et étendu
sur une claie , est frotté avec cet onguent.
L’opération a lieu en séparant par
petites couches la laine ; afin de mettre à
découvert la peau, et éviter autant que
l ’onpeut de salir la toison.
Il résulte, d’après l’opinion des pasteurs
du pays , deux avantages de cette pratique
; le premier est de conserver les bêtes
dans un état de santé, le second de lèur
procurer une plus grande quantité de laine.
Les plus riches propriétaires que j ’ai
été à portée de consulter à ce sujet, m’ont
assuré que la laine étoit certainement plus
abondante lorsque les moutons étoient
goudronnés. Il est vrai, m’ont - ils d it ,
que cette laine a une valeur moindre de
moitié lorsqu’on la vend, parce qu’étant
plus chargée de terre et d’autres ordures,
elle est plus lourde. L’opération propre à
la débarrasser du goudron consiste, lorsque
la toison est coupée, à la tremper
dans de l’eau chaude mêlée de beurre ;
mais ce procédé ne laisse pas d’être dispendieux,
et la laine n’acquiert jamais
une qualité égale à celle des laines pures.
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