vent, 1 abordage est dangereux , et le canot
est obligé d'aller se réfugier à l ’île
cLe Joua.
La circonférence totale de l’île de Staffa
n a guere plus de deux milles. Sa partie
la plus élevée est au-dessus de la caverne
de Fingal j elle a cent quatorze pieds de
hauteur, en partant du niveau de la mer
à marée moyenne.
Toute la charpente de ce grand rocher
volcanique est à nu j les vagues et les cou-
rans smblent l ’attaquer et la miner de
toutes parts : on trouve seulement, sur la
partie élevée, un plateau couvert d’un
gazon maigre et aride, à côté duquel on
voit un coin de terre nouvellement défriché,
où l’on cultive un peu d'avoine et
quelques pommes de terre pii y a aussi un
petit pâturage et une foible source , qui
auroit bientôt tari si le climat n’étoit pas
aussi pluvieux.
O n y voit pas un arbre , pas un buisson
, et on est obligé pour se chauffer de
faire usage dun mauvais gazon qu’on en-
leve, dans la belle saison pour le faire
sécher : ce.n est pas de la tourbe, ce sont
et aux Hébrides* 4 ?
simplement les racines fibreuses de graminées
communes, mêlées de terre. On
ne peut rien employer de plus mauvais
pour le chauffage \ mais la nécessité exerce
ici toutes ses loix.
L’île entière appartient au colonel Charles
Campbell, de Campbelton en Kintyre j
elle est affermée douze livres sterlings de
rente , en raison probablement de la pêche
, car sa valeur territoriale doit être
considérée comme nulle.
Sa population totale, à l’époque où je
l'ai visitée, consistoit en deux ménages ,
habitant chacun séparément .dans deux
huttes, construites en pierres brutes de
basalte, recouvertes de gazon, dans lesquelles
habitent seize personnes, maris ,
femmes et enfans (î). Il y avoit en outre
( i) Lorsque le chevalier Banks visita , en 1772, la même île*
avec les savansdu nombre desquels étoit M. Troïl, elle apparte-
noit alors à M. Laucblan-Mac-Quarie, et il n’y avoit absolument
qu’un seul habitant. « II n’y a , dit M. Troïl qu’une
•< cabane , qu’occupe un paysan qui garde quelques bestiaux
h qui y pâturent , pour témoigner sa joie de noire arrivée ,
« il chanta toute la nuit en langue erse , que nous n’en-
« tendîmes pas : il nous régala de poisson et de lait. » L ettres
sur l ’Islande , par T ro ïl, évêque de Linckosping , traduction
françoise, Paris 1781 , , page 377.