
ï i 8 V o y a g e en E c o s s e
semblent placés à dessein dans le voisinage
pour donner la clef du problème de
sa formation.
Je pris, avec une scrupuleuse attention,
toutes les mesures de la hauteur, de l’e-
paisseur des murs , ainsi que celle de la
grandeur de remplacement circulaire.
Le 4 , j’y revins encore ; et comme l’après
midi le tems commençoit à se disposer
au beau, le comte Andreani me dit
qu’il étoit résolu de tenter encore une fois
la fortune, et qu’il s’embarqueroit à quatre
heures 3 ce qu’il fît. Cette fois, le vent
lui fut favorable î et comme le batelet
n’auroit pas pu nous recevoir tous, nous
le laissâmes partir , en lui promettant d’aller
bientôt le rejoindre.
Il nous renvoya , dans la nuit, le canot
qui nous apporta quelques provisions de
bouche, car nous faisions très-maigre chère
depuis quelques jours, et nous avions épuisé
toutes celles qu’il y avoit en ce genre à
Ashnacregs.
Ces provisions nous furerlt très-utiles,
car le tems se dérangea encore dans la
matinée du lendemain 3 la mer étoit trop
grosse pour oser s’y embarquer sur un
aussi frêle canot. Je m’occupai, pendant
ce tems - là , à faire de nouvelles cour-
ses; je mis en ordre mes mémoires, notamment
ceux qui avoient rapport a
l ’histoire naturelle minéralogique de l’ile
de Mull ; j’en ai fait une section particulière
, afin que ceux de mes lecteurs que
cette science pourroit intéresser trouvent
ces mêmes objets réunis dans un chapitre
; et que ceux pour qui cette lecture
seroit indifférente ou ennuyeuse , aient
la facilité de les sauter tout d’un coup : je
suis bien aise de rappeler une seconde
fois que ce sera là ma marche ordinaire.
Enfin, le 6 au soir, une barque chargée
de boeufs , étant arrivée auprès d’Ashnacregs
et devant partir le lendemain, nous
voulûmes en profiter, et nous nous embarquâmes
à six heures du matin, non
pour Oban , mais pour l’île de Kerrera, où
nous arrivâmes à huit heures. Nous tia-
versâmes ensuite à pied toute cette île ,
qui est peu considérable ; nous trouvâmes,