Cette première galerie a quatre cent cinquante
pieds de longueur. On y trouve
du sable amoncelé, formant une petite
dune oblongue, mais peu élevée ; Hall,
attentif aux plus légères circonstances, ne
manqua pas de nous faire admirer ce sable
, et de nous dire qu’il étoit l ’ouvrage
de l’eau 5 que cette eau venoit d’un étang
souterrain que nous allions bientôt rencontrer,
et qu’elle grossissoit après des
pluies abondantes, et entraînoit ce sable en
rendant la grotte inaccessible dans ces teins
de débordement.
Notre guide nous entretenoit chemin
faisant, et avec des gestes expressifs, de la
rapidité du courant, de l’élévation de l’eau,
de sa qualité, du bruit qu’elle produisoit,
lorsqu’un petit lac , sur lequel flottoit une
nacelle, interrompit tout à coup notre
route. Ce lac, qui n’avoit guère que trois
pieds de profondeur, est encaissé dans
le roc vif, et se prolonge sous une voûte
très-basse, dont nous ne pouvions pas voir
l’issue. Il fallut s’arrêter ici.
Nous étions autour de cette eau, et la
lumière de nos torches funèbres , d’où
s’exhaloit
e t a u x H é b r i d e s . 5 6 9
exhaloitune fumée noire, se peignant dans
le fond du lac, refletoit nos pâles images j
il nous sembloit voir alors une troupe
d’ombres sortant d’un abîme profond pour
venir au-devant de nous. L’illusion étoit
frappante.
Cet amas d’eau a quarante-huit pieda
de largeur dans cette partie -, c’est ce que
J. Hall appela la première eau, the Jirst
*water. Il nous avertit qu’il fklloit la traverser
un à un dans le petit canot, en
s y tenant couche , afin de pouvoir passer
sous la voûte qui est fort basse et fbrt
étroite 5 mais en nous assurant en même
tems qu’il n’y avoit absolument aucun
danger.
Le comte Andreani voulut S’embarquer
le premier ; il se coucha tout du long dans
le petit bateau garni de paille au fond j
le guide entra dans le lac, et baissant la
tête presqu’au niveau de l’eau, poussa
d’une main la nacelle, tandis qu’il portoit
une lumière de l’autre.
. Cinfl minutes suffisent pour faire ce trajet
et pour venir chercher un autre passager
; mon tour étant arrivé, je me cou-
Tome II . A a