pierres plattes, sur lesquelles on ajuste des
mottes de gazon ; mais ceux qui ont les
moyens de se procurer quelque bois, le
disposent avec du chaume de bruyère ou
d’avoine, fixé et retenu par de longues
cordes de bruyère , auxquelles on suspend
des pierres pour garantir cette couverture
de l’impétuosité des vents.
La cheminée est toujours placée au milieu
de la hutte, et la fumée de la tourbe
s’échappe par une ouverture pratiquée au
comble, mais un peu de côté, afin que
la pluie ne tombe pas sur le foyer. Les
Esquimaux et les Lapons ont beaucoup plus
d’industrie et d’art pour se loger.
Les insulaires de Mull vont pieds nus et
tête nue, ne craignant ni la pluie ni les
frimats : les pères de famille ont quelquefois
un bonnet écossois, et les femmes
mariées une coëffe en toile grossière ; mais
tous les jeunes gens et les filles vont la tête
découverte, sans bas et sans souliers. Je
parle toujours du commun des habitans.
Presque tous sont pêcheurs ou pasteurs,
et cultivent quelque coin de terre en orge
ou en avoine, ainsi que quelques pommes
de terre ; ces dernières , avec le laitage,
forment leur principale nourriture. Ceux
de la côte ou à portée des lacs ont la ressource
du poisson ; ils prennent du saumon
qu’ils font sécher à la fumée , du
hareng qu’ds vendent et dont ils tirent dfi
l’huile pour leurs lampes.
Ceux qui ont le plus d’intelligence s’engagent
pour la marine angloise , et font
des matelots robustes , sobres, et familiarisés
avec tous les dangers de la mer.
La population de l’île est d’environ sept
mille habitans.
Il y a trois paroisses, neuf maisons de
prierres, cinq écoles y la religion du pays
est la presbytérienne.
Les femmes , en général, y sont petites
, laides et mal-faites ; la peine, la mauvaise
nourriture, le défaut de bons vete-
mens et le climat contribuent à les rendre
telles : j’en ai vu deux ou trois qui étoient
moins mal, et même dont la figure étoit
assez agréable ; mais elles ^ppartenoient à
des familles plus commodes. Le soleil étant
presque toujours caché par des nuages ou
enveloppé de brouillards , le tein des fem