« nomènes de la nature , que loin de Pad-
« mettre légèrement, et, pour ainsi dire,
« d’enthousiasme , il est à désirer que tou-
« tes les objections que Pc\n peut faire, et
« que l’on fera encore long-tems, aient été
« complètement détruites ; car c’est du
« combat des opinions que la vérité sort
« triomphante. Ainsi, j’ai encore de si
«grands doutes, j ’ai tant d’expériences à
« faire ou à répéter pour et contre que,
« malgré tout ce qui a été fait jusqu’à ce
« jour, je ne regarde la question que corn-
« me ébauchée (1). »
(1) M. Benjamin W a t t , qui a publié'd’excellens mémoires
sur la théorie du feu , étoit du sentiment de M. Priestley:
« La théorie de la décomposition de l’eau est sédui-
« santé, me dit-il, car elle serpit propre à expliquer divers
« phéno*mènes de la nature ; mais plus je réfléchis sur cette
a matière délicate , et sur ce qui a été fait et écrit jusqu’à ce
k jour , plus je vois naître de difficultés. » Il s’est écoulé plusieurs
années depuis cette époque , la guerre a interrompu
nos relations avec 1 Angleterre ; mais nous avons appris , par
la voie de Hambourg , il y a deux ans , que MM. Priestley et
Watt, étoient toujours du même sentiment : il est possible cependant
que depuis cette époque il# se soient réunis à l’opinion
des chimistes françois.
M. Priestley a embelli sa solitude d’un
cabinet de physique qui renferme les ins-
trumens nécessaires à ses travaux, et d’une
bibliothèque précieuse par le choix des
bons ouvrages. Ce savant se livre à des
occupations de plus d’un genre, l’histoire,
la morale et la religion ont tour à tour
exercé sa plume. Un esprit actif, observateur
et naturellement avide de connois-
sances, le porte à aimer les sciences physiques
j mais une ame douce et sensible
l ’entraîne quelquefois vers des idées pieuses
et philantropiques qui honorent les
sentimens de son coeur , puisque les motifs
qui l’animent ont pour but le bonheur
de ses semblables ; d’ailleurs , son état de
doctor in divinity le met dans le cas de
parler souvent en public (1).
(1) Je ne veux pas rappeler ici les détails des causes de la
persécution que ce savant a éprouvée depuis cette époque ; son
laboratoire de chimie, son cabinet de physique, sa bibliothèque,
sa. charmante maison, tout a éré détruit par de*
mains barbares. Le gouvernement s'est hâté de réparer cette'
perte par des indemnités proportionnées, et qui s’élevèrent
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