empressement, et me présenta à sa femme,
à sa fille et à plusieurs autres dames et
messieurs, occupés à faire un petit concert.
Miss Mac-Liane , de la plus charmante
figure , exécutoit sur un clavecin de l’ex-
cellente musique italienne. M. Mac-Do-
nald n’avoit pas besoin d’être recommandé
5 son costume l’annonçoit, son nom
étoit connu. Nous fumes donc sur-le champ
entourés de politesses, de soins et d’attentions
délicates, qui firent disparoître nos
peines ; tout étoit si prévenant, si affable
dans cette maison , que nous nous regardâmes,
dès cet instant, comme dans notre
propre famille.
C’est une chose bien attrayante que cette
politesse champêtre, qui n’est assaisonnée
que des expressions et des gestes du sentiment.
Nous étions ici sur une terre hospitalière
: tous les habitans de cette île ,
quoique sa population soit d’environ six
mille individus, n’ont qu’un même nom
de famille , celui de Mac - Liane : on ne
les distingue que par leur nom de baptême
ou par celui du lieu de leur résie
T a u x H é b r i d e s .
dence j ils sont presque tous pasteurs ou
^donnés à la pêche.
On nous apprit que mes compagnons de
voyage étoient partis à cinq heures du
matin de ce même jour, pour aller visiter
l ’île de Staffa j qu’ils m’auroient attendu
avec plaisir pour faire le voyage avec moi,
mais que la saison étoit deja si avancée,
et la mer sur - tout si mauvaise dans ces
parages, qu’ils avoient cru devoir profiter
d’un moment de calme, qui ne s’annon-
çoit même pas pour être de longue duree ;
tant l’impatience de voir cette île fameuse
les animoit.
Ils s’étoient embarqués avec un ami de
la maison et les domestiques, sur deux
petits canots ; mais à peine avoient-ils fait
quatre à cinq lieues que le tems changea
subitement et la mer devint orageuse 5 M.
Mac - Liane la trouvoit si forte qu’il crai-
gnoit qu’ifs n’eussent pu aborder à l’île
de Staffa, environnée d’écueils , et qu’ils
n’eussent été obligés d’aller se réfugier dans
celle de Jona ou YkoJimkill 3 à quinze
milles de Staffa, où l’on trouve une petite
anse.
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