pourroit se faire que ces colonnes brutes
aient appartenu au culte des anciens Druides,
ou aient été érigées par un peuple
guerrier, peu versé dans les arts, en mémoire
de quelqu’événement ou de quelques
grandes actions, qui ne sont pas parvenues
jusqu’à nous.
L'on trouve en Ecosse et aux Hébrides
plusieurs monumens de ce genre. Les gens
du pays ont des opinions incertaines et diverses
à leur sujet : les uns les appellent
autels j temples , monumens des Druides s
d autres, les considérant comme plus anciens,
les regardent comme érigés du tems
e Fingal ; c est-a-dire, à une époque indéterminée
et peut-être fabuleuse; enfin,
quelques-uns veulent que ce soient des tombeaux
romains , renfermant la cendre des
illustres guerriers qui périssoient dans les
combats livres aux Calcédoniens. Laissons
à la société des antiquaires d’Edinburgh
le soin de dévoiler cette énigme, et rappelons
lui en passant qu’on trouve dans
la Basse-Bretagne des monumens semblables
; que le langage particulier des Bas-
Bretons a de grands rapports avec celui
des Hébridiens; et attendons qu’elle nous
donne des éclaircissemens sur un point
d’antiquité aussi digne d’être approfondi.
L’on compte vingt-sept milles de Saint-
Àndrews à Kinghorne : on est oblige de
les faire avec les mêmes chevaux , parce
qu’il n’y a point de poste. Kinghorne est
situé au bord de la mer; c’est le lieu de
l’embarquement pour se rendre au port
de L eith , et de-là à Edinburgh, en traversant
le Firth.
Le rivage de Kinghorne, ainsi que celui
de toute cette côte , est bordé de cou-
rans de lave ; les uns sont en basalte en
masse et en prisme, d’autres en lave graveleuse
et décomposée. Ces différentes
coulées dç matière volcanisée reposent immédiatement
sur un schiste argileux, qui
recouvre le plus souvent des mines de
charbon.
J’ai trouvé dans les laves de Kinghorne
de la zéolite et beaucoup de spath calcaire ,
adhérent aux laves décomposées.
La traversée de Kinghorne au port de
Leith est de sept milles , que nous fîmes
dans deux heures, sur un paquebot assez