mes seroit très-blanc, s’il n’étoit altéré par
la fumée de la tourbe, au milieu de laquelle
elles vivent sans cesse dans leurs
huttes dépourvues de cheminées.
Je ne me suis point apperçu que l’usage
d aller tête nue, dans un pays aussi humide
, leur attaquât les dents j hommes et
femmes en ont tous de très-belles, et jouis-
sen t , en général, d’une bonne santé , particulièrement
les hommes. Les incommodités
qui devroient résulter d’un climat où.
les pluies sont si fréquentes, se trouvent
tempérées par une vie très-frugale , par le
travail et la pureté de l’air. Toute leur
nourriture ne consiste qu’en laitage, en
quelques pommes de terre, en poisson dans
certains tems de l ’année, en farine d’a*
voine préparée en bouillie ou en galettes.
Leur boisson est de l’eau pure, et quelques
gouttes de whisky dans les jours de grand
régal font leur bonheur suprême.
Je m’informai à Mull de l’âge des vieillards.
M. Mac-Liane de Torloisk m’assura
qu’un homme qui résidoit dans les
environs d’Arros, et qui étoit de sa con-
noissance, étoit mort, il y avoit sept ans,
âgé de cent seize ans ; qu’on en comptoit
beaucoup de quatre-vingts ans, dans la classe,
il est vrai,de ceux qui sont dans l’aisance.
Il n’y a dans l’île que des chevaux d’une
petite race, des boeufs noirs également très-
petits , mais fort délicats lorsqu’ils sont
gras 5 aussi les exporte-t-on e n Angleterre;
c’est un des principaux revenus de 1 île de
Mull : des moutons de deux espèces , dont
je parlerai bientôt ; quelques chevres,
point de cochons, peu de poules, par la
difficulté de les nourrir. Je vis à ArroS,
chez un particulier voisin de la mer, quelques
oies , quelques canards domestiques
et trois poules d’Inde ; mais les têtes de
ces dernières étoient pâles, et je doute
qu’elles puissent y prospérer.
Les hautes montagnes nourrissent des
cerfs, mais en. petite quantité, et moins
gros que les cerfs ordinaires. Les coqs de
bruyère, de la grande et de la petite espèce
, y sont plus communs : on y trouve
aussi quelques gelinottes ; il n y a point
de lièvres. Le seul petit oiseau que j’y aie
vu dans mes courses est l ’ortolan.
L’île est dépourvue de bois, mais ancien