commode, qui part régulièrement à certaines
heures. Il existe au milieu du Firth
un courant tres-rapide, qui se fait sentir
en tout tems : la mer, dans les tems même
les plus calmes , est toujours en mouvement
dans cette partie.
Le port de Leith, lorsque nous y entrâmes,
etoit plein de vaisseaux, anglois,
ecossois, américains , etc. J’y vis plusieurs
batimens de Glasgow et d’Edin burgh, spal-
mes avec du bitume ou goudron tiré du
charbon de terre des manufactures du lord
Dundonald, qui a introduit en grand la
fabrication et l’usage de ce goudron en
Angleterre. Les vaisseaux qui en étoient
enduits etoient d’un beau noir luisant qui
les distinguoit des autres. Plusieurs capitaines
que je questionnai, et qui venoient
des Indes, m assurèrent cjue leurs batimens,
ahisi goudronnes, arrivoient dans Je meilleur
état possible, et étoient exempts de
la piqûre des vers. La marine a de grandes
obligations sans doute au lord Dundonald,
qui a perseveré, avec la plus grande constance,
a perfectionner ce produit utile du
charbon, et a tout fait pour en introduire
l ’usage dans le pays ; ce qui n’est pas facile
toutes les fois qu’il faut changer d’anciennes
habitudes.
Nous arrivâmes à six heures du soir,
le 16 octobre, au port de Leith. William
Thornton, qui étoit parti de Perth sans
passer par Saint - Andrews , et qui nous
avoit devancé, nous attendoit à Edin-
burgh. On fait le trajet de Leith à Edin-
burgh dans moins d’une demi -heure, par
un superbe chemin.
Thornton nous avoit fait préparer un
logement commode, chez un particulier,
à un prix raisonnable ; car nous avions
renoncé à aller à Dunns-hôtel où nous
avions été écorchés d’une très-forte manière
pendant notre premier séjour dans
cette ville. Notre nouveau logement ne
nous coutoit, pour trois maîtres et trois
domestiques, que quatre-vingt-quatre livres
par semaine.
Comme nous nous proposions de rester
une quinzaine de jours à Edinburgh, nous
fîmes un arrangement avec un traiteur
qui nous donnoit à manger à la manière
françoise, en y joignant quelques plats à