5 z - V o y a g e e n E c o s s e
« en ma vie, par les jours les plus favo-
« rables, avec d’excellens pêcheurs, et
« j ai toujours couru quelques dangers ,
« soit en allant, soit au retour 5 l’abor-
« dage sur - tout est terrible, même avec
« les plus petits bateaux, tant la côte est
te escarpée, et la mer courroucée autour
« de cette île (1). 33
Tout cela, je le répète, ne m’encoura-
geoit guere, moi sur-tout, presque toujours
malade a la mer j mais le désir l’emportoit
sur la crainte et la raison. Je me disois sans
cesse a moi-meme : Quoi, je pourrois être
venu, pour ainsi dire, à la porte d’une
caverne aussi renommée, et de si loin ,
sans pouvoir y aborder j quoi, je renonce-
rois ainsi a puiser de nouvelles connoissan-
ces et des faits instructifs , dans une partie
d histoire naturelle qui m’intéresse autant
que celle des anciens volcans j et je ne ferois
pas ce que mes compagnons de voyage ont
fait, je ne courroispas les mêmes dangers :
(1) « Eole , dit Thomas Pennant, s’occupe à fabriquer
« des tempêtçs et des ouragans sur cette mer. »
tous
tous ces motifs fixèrent irrévocablement
ma détermination, et je résolus de partir
lé lendemain au lever du soleil, pour peu
que la mer fût praticable.
Je fis donc louer sur-le-champ un canot
} M. Mac-Donald me dit qu’il me sui-
vroit, et mon intrépide ami William Thornton
, à peine remis de ses fatigues, et malgré
les dangers qu’il avoit courus, me dit
qu’il étoit prêt à recommencer, et qu’il
viendroit avec moi : ce jeune Américain
avoit la passion de s’instruire, et un goût
si vif pour acquérir des connoissances,
en histoire naturelle , que rien n’étoit capable
de le rebuter.
Tome IL C