qu’il avoit planté alors en terre, et qui
se trouvoit de huit pieds en avant dans
l’eau. La mesure exacte de l’espace abandonné
par les eaux fut donc de cent cinquante
deux pieds. L’on voit d’après cela
que le rapport fait à M. de Bombelles ,
chez le comte de Breadal-Bane, qui portoit
cet espace à* trois cents pieds, doit être
rectifié. Au surplus , Machenzie n’ayant
été averti qu’une heure après le mouvement
du lac, il est possible que la première
impulsion, dont il ne fut pas témoin
, eût été beaucoup plus forte que les
suivantes ; cependant comme le fait n’est
pas constaté, tandis que ce que Machenzie
a observé est déterminé par des mesures
précises, il est plus sage de s’en rapporter
à son récit.
On observa le même phénomène dans
le lac le lendemain ; il eut lieu également
le troisième jour, mais d’une manière
moins fréquente et moins régulière.
Personne n’observa l’eau pendant la
nuit ; ainsi on n’a rien su de ce qui se
passoit pendant ce tems-là,
Machenzie me dit que lorsque le flux
avoit lieu l’eau quittoit le bord sans secousse
, sans mouvement précipité, mais
tranquillement, et arrivoit jusqu’à la pierre
; c’est-à-dire, à cent cinquante-deux
pieds : qu’une fois parvenue là , elle rétro-
gadoit de la même manière et revenoit gagner
le bord avec lenteur.
Les habitans de Kenmore, que j ’ai été
dans le cas de consulter, sont tous d’accord,
ainsi que Machenzie, sur les faits
suivans : i°. le quatrième jour, les mouve-
mens du lac n’eurent lieu qu’à des intervalles
beaucoup plus reculés ; a°. le cinquième
, le sixième et le septième jours suivans
, il n’y eut absolument aucun flux ;
3?. le huitième, le mouvement se manifesta
pendant quelques heures seulement ; ce
qui eut lieu de même avec des intervalles
de deux ou trois jours sans mouvement
, pendant deux semaines entières ;
4°. enfin, ce mouvement s’affoiblit graduellement,
et le lac reprit sa première
assiette ; 5°. il n’y eut, pendant ce tems-
là , ni vent violent, ni la plus légère secousse
de tremblement de terre.
Tels sont les faits sur lesquels on peut