voir etudier par un des plus beaux jours
de V année.
Sans perdre donc une minute de tems,
nous mimes la main à l ’oeuvre. J’arrivai
à l’entrée de ce monument merveilleux
, qu’une tradition ancienne , mais fabuleuse
, regarde comme l ’antique palais
du pere d Ossian j je fus obligé d’ôter mes
souliers, pour ne pas glisser, dans la profondeur
«Je cet antre , où la mer s’engou-
fre avec fracas, et où l’on ne peut cheminer
qu’en marchant avec la plus grande précaution
, du côté droit de la grotte, sur une
espèce de corniche élevée de quinze pieds
au-dessus de l’eau , et formée par une multitude
de colonnes basaltiques verticales,
sur la troncature desquelles il faut placer
adroitement les pieds, sous peine de se
précipiter dans la mer, qui se prolonge
jusqu’au fond.
L’attention est d’autant plus nécessaire
ici que l’escarpement sur lequel on marche
est absolument à pic, que les passages
, dans quelques endroits, ont tout au
plus deux pieds de large, et ne sont formés
que par des prismes inégaux, trèsglissans,
et chargés d’une humidité que
es flots écumeux et les suinte mens y entretiennent
; le jour, qui n arrive que
par la grande entree et qui s affoiblit graduellement
à mesure qu’on avance , sert
à rendre la route beaucoup plus difficile
encore.
Je ne discontinuai pas de voir, de revoir
, d’étudier ce superbe monument de
la nature, qui a de si grands rapports de
forme avec un monument de l’art, quoique
ce dernier n’y soit certainement entré
pour rien. J’en pris toutes les mesures
et les dimensions , à l’aide de M. Mac-
Donald, qui me fut de la plus grande utilité
: je voulus apporter la plus scrupuleuse
exactitude dans cette opération qui
n’étoit pas facile , et il seconda parfaitement
mes intentions à ce sujet.
Pendant ce tems - là , mon infatigable
ami, William Thornton , dessinoit la caverne
, dont on ne peut prendre le véritable
point de vue que de la mer : ce travail
n’étoit ni agréable, ni sans dangers $
car il falloit toute l’adresse de nos matelots
pour se maintenir, pendant quelques