Pool es ; ils 1 ont entendu nommer ainsi
par leurs pères , ceux qui viendront après
eux lui donneront le même nom ; et quoique
cette masse spathique n’ait pas plus
de ressemblance avec une selle qu'avec un
cheval, la force de l’imagination et de
l ’habitude maintiendra cette absurdité, et
ces bonnes gens aimeront toujours à croire
qu ils voient ce qu’ils ne voient pas : hélas !
il en est de même de beaucoup de choses
dans ce monde.
En avançant dans une cavité plus profonde,
on ne manqua pas de nous apprendre
que c’étoit ici la chambre de Pooles >
et l’on nous fit voir ensuite un peu plus
loin la tablx de Pooles (1).
o La grotte a deux mille quatre vingt*cinq
pieds anglois de longueur tout au plus,
en comptant même quelques passages incommodes;
un filet d’eau qui devient peut-
être plus considérable dans les années plu-
(0 La crédulité s’est toujours plue à voir quelque chose de
merveilleux dans ces antres souterrains éloignés du jour. L ’on
montre encore dans les grottes de Sassenage près de Grenoble
la fameuse table de la fé e Mellusine.
vieuses, coule dans toute la longueur des
galeries , et rend le voyage un peu incommode.
En tout, cette grotte ne présente
aucun intérêt ; on n’y voit que quelques
mauvaises stalactites tronquées ; elles
y sont même peu abondantes. La voûte
d’une des galeries a éprouvé des éboule-
mens, et il s’en est détaché, soit par la
surcharge des masses, soit par la commotion
de quelques tremblemens de terre,
de gros blocs de pierres qui encombrent
certains passages par leur nombre et par
leur volume.
En sortant de cette grotte, nous fûmes
de nouveau obsédés par des femmes qui
nous présentoient de mauvais morceaux
de spath calcaire crystalisé, auxquels elles
sembloient attacher beaucoup de valeur*
Nous visitâmes ensuite les nombreuses
carrières de pierre calcaire, ouvertes de
toute part sur la colline qui est au-dessus
de la grotte de Pooles-Hole. Plus de cent
familles sont occupées de père en fils à tirer
de la pierre et â faire de la chaux. Il faut
que la consommation en soit immense et
qu’il y ait des débouchés considérables ou-
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