environ trente ans (1). Macriinraon tenoit
à l ’île de Sky une semblable école, et
quelques-unes des principales familles des
îles Hébrides étoient dans l’usage d’en-
(i) Le chevalier Dalrymple , à qui d’ailleurs je rends toute
justice, a gratifié les montagnards écossois d’un tact musical
et dun goût naturel pour ce bel art, supérieur à celui des
habitans des heureuseâ contrées de l’ancienne Grèce et de l ’I talie
: « On ne voyoit, dit-il, personne parmi eux qui n’eut
<t 1 oreille bonne et même délicate pour la musique, parce
« quils en faisoient un continuel exercice ; la multitude par
* passion , et un petit nombre des plus sages parce qu’ils
*■ croyoient que l’amo'ur de la musique élevoit le courage et
« adoucissoit en même tems les moeurs de leur nation. Leur
« musique vocale étoit plaintive jusqu’à plonger l’ame dans
« une mélancolie profonde; l ’instrumentale étoit vive pour les
« danses de mouvement et guerrière pour les batailles. Quel-
<c ques-uns de leurs airs présentoient l’idée grande mais na-
« turc-lie d’une histoire mise en musique, telle que les joies
«c du mariage , le bruit d une querelle , le clifjuetis des ar-
« mes, la fureur d’un combat, le désordre et la confusion
* d une déroute ; le tout couronné par une chanson funèbre
•c et une lamentation solemnelle à l’honneur de ceux qui
« avoient été tué. La force et la modulation artistement mé-
k nagées de la cornemuse , qui étoit leur instrument de guerre,
« et dont on jouoit-durant toute l’action , exaltoit leur cou-
« rage dans une bataille jusqu’à la frénésie. »
Caractère et moeurs des montagnards d'Ecosse, par le chevalier
Dalrymple , Recueil des voyages dn nord de l ’Europe,
tome I I , page 81.
tretenir
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e t a u x H é b r i d e s . 2 8 0
tretenir un joueur de cornemuse qui leur
est attaché, et dont ¡’office devenoit héréditaire*
Pendant mon séjour à Edinburgh, je fis
plusieurs excursions d’histoire naturelle
dans les environs de cette ville, et j ’y formai
une collection nombreuse de tous les
produits volcaniques et autres objets mi-
néralogiques les plus intéressans $ chaque
échantillon ay^nt son étiquette fut renferme
avec soin dans une caisse particulière,
et le docteur Swediaur voulut bien
se charger de me la, faire parvenir en France
, avec les autres collections que j ’avois
recueillies, tant dans les montagnés d’E cosse
que dans les îles Hébrides.
Ce bel envoi, fruit de tant de peine et
de tant de plaisir, fit naufrage avec le vaisseau
qui le portoit, sur les côtes de Dun-
kerque $ à peine les hommes de l’équipage
eurent-ils le tems de se sauver dans une
chaloupe ; rien ne pût être retiré , et je
perdis dans un moment une collection
nombreuse à laquelle j ’attachois d’autant
plus d’intérêt qu’il s’y trouvoit plusieurs"
v Tome //. T