L E D I R K I L L .
R o i t t i d ’ A r o s a A s m n a c r e g s .
Laves compactes blanches qui ont con~
servé leur dureté.
O n trouve sur la route de Ledirkill des
laves dures et compactes très-blanches : elles
ne paroissent avoir éprouvé aucune altération
soit spontanée, soit par la voie
des émanations gazeuses ; leur pâte est
bien homogène , mais les molécules sont
un peu écailleuses, et ont de la ressemblance
avec celles de certain feld-spath.
Leur couleur blanche semble n’annoncer
aucun indice de fer : on seroit induit
en erreur cependant si l’on s’en rapportoit
à cette apparence trompeuse ; car elles ont
une action très-sensible sur l’aimant. L’on
connoît des mines de fer spathique blan/
ches, riches en ce minéral, dont la couleur
n’annonce point de fer.
Les laves blanches de Ledirkill ont quelques
rapports avec les pierres de la tolffa,
mais elles en diffèrent en ce que ces dernières
ne sont point attirables à l’aimant,
et que les premières ne produisent point
d’alun.
Je considère donc les laves de Ledirkill
, comme naturellement blanches , et
devant probablement leur naissance à des
pierres de la nature des roches à base de
petrosilex , ou a base de feld - spath en
masse (1).
(1) Deodat Dolomieu, qui a si bien observé les causes diverses
qui tendent à décomposer , ou simplement à décolorer
les laves, pense , ainsi que moi, qu’il en existe de naturellement
blanches. « Il y a beaucoup de laves , dit ce savant
« minéralogiste , blanches ou blanchâtres , qui n’ont jamais
« été attaquées par les vapeurs , et qui n’ont pas souffert la
« moindre altération ; ce qui est prouvé par les circonstances
« locales , par leur dureté et par la conservation parfaite du
« feld-spath et des micas qu’elles renferment : je pourrois ci-
« ter une infinité de laves naturellement blanches ; celles des
<r monts Euganéens près de Padoue, que l’on nomme grani-
« tello, plusieurs laves de l’Etna , d’Allemagne, etc. » Mémoires
sur les îles Ponces, par Déodat Dolojnieu. Paris. Cu-
ehet, 1788, in-8 ° ., page