chai sur le dos, la tête enfoncée dans le
bateau.; mais voulant faire un mouvement
de côté pour examiner en passant la qualité
de la pierre de ce bas et étroit boyau 5
mon chapeau fut froissé par la voûte et
culbuta dans l’eau. On me déposa sur
l’autre rive , où nous attendîmes en silence
l’arrivée de quelques nouveaux compagnons.
11 est impossible, quelque gaieté qu’on
ait dans le caractère, de ne pas voir ici
le tableau du passage des morts dans la
barque fatale. Tout le cortège étant arrivé,
et Hall s’étant un peu ressuyé, et
ayant bu un verre de rhum à la santé
des voyageurs, afin de se rechauffer un
peu, nous fit admirer la vaste capacité
du lieu dans lequel nous nous trouvions.
Nous étions, en effet, dans une caverne
de cent vingt pieds d’élévation sur deux
cent soixante-dix pieds de longueur, et
deux cent dix pieds de largeur. L ’on est
réellement étonné de rencontrer dans le
centre d’une roche aussi dure des excavations
naturelles de ce genre et de cette
étendue j on ne sait ce qu’ont pu devenir
les matériaux qui ont dû occuper autrefois
d’aussi grands vides.
Nous trouvâmes encore de l’eau dans
un passage qui est à l’extrémité de cette
vaste caverne} c’est ce que le guide appela
la seconde eciu the second 'water.
Mais 1 on a la facilité de passer sur une
plate-forme élevée à côté du bord du petit
lac, qui n’a que trente pieds de longueur.
Après avoir franchi ce passage, on entre
encore dans une très - vaste caverne ;
mais 1 on trouve auparavant une masse de
rochers du haut de laquelle l’eau suinte
goutte à goutte, en déposant un sédiment
calcaire. L’imagination a changé cet avant-
corps en une maison, et comme cette prétendue
maison, qui n’en ressemble point
une, reçoit sans cesse des gouttes d’eau ,
on en a fait l ’habitation du génie de la
pluie, et l’on n’a pas manqué de donner
à ce génie le nom d’un géant : ce lieu
s appelle donc la maison de Roger raid s
de Roger la pluie.
En avançant un peu on entre dans la
grande caverne, appelée Chancel, le Près-
A a a