accompagnoit, un Sauvage des îles de la
mer du Sud, Ornai 9 qu’on vit avec tant
d’intérêt en Angleterre , où il fit un séjour
assez long , et qui , après avoir été
comblé de présens , fut renvoyé généreusement
dans son pays.
La grotte est situee au pied d’un grand
escarpement formé par la nature sur la
croupe d’une montagne coupée à pic, au-
dessus de laquelle est un vieux château ,
hati, dit - on, du tems d’Edouard , surnommé
le prince noir.
L ’entrée principale a cent vingt pieds
anglois de largeur, sur quarante de hauteur
j elle est formée en arc de cercle , et
ouverte dans'iine roche calcaire, dont la
pierre grise et un peu spatliique , est assez
dure pour recevoir un beau poli : elle
renferme une multitude de corps marins
pétrifies, parmi lesquels les entroques dominent,
ainsi que des anomies d’une assez
grande espèce. Lorsqu’on frotte cette
pierre avec un corps dur, elle répand une
odeur qui approche de celle de la corne
brûlée : on remarque même des places où
la pierre, qui est d’un gris plus foncé et
d’un grain plus spathique, exhale une
odeur si forte que celle-ci peut être rangée
dans la classe des pierres puantes, Ici-
pis suillus.
Un homme du lieu qui se charge d’accompagner
les étrangers dans l’intérieur
de la grotte et qui gagne sa vie à ce métier
, venant d’apprendre que nous étions
arrivés , se présenta à nous : il nous offrit
d’abord à chacun une feuille imprimée renfermant
les détails les plus ridicules et les
plus exagérés des choses extraordinaires
que nous devions voir, précédés du petit
préambule que je traduis ici. « Comme
« il y a eu plusieurs personnes qui se sont
cc plaintes des droits exorbitans qu’exi-
« geoient ceux qui montroient cette grot-
cc te , il est à propos d’avertir le public de
cc ce qu’il faut leur donner, car ceux qui
cc la font voir ne paient aucune rente au
cc roi. Une personne paie deux shelings
cc et demi ( environ trois livres de France
ce), et une société ensemble cinq she-
cc lings. Ces prix ne sont pas fixés, le pu-
cc blic ayant la liberté de donner plus ou
cc moins. J. H a l l . »