i g 4 V o y a g e e n E c o s s e
qui pénétroit dans l ’intérieur de la coquille
, et qui trayersoit la nacre, avoit une
perle bien formée et comme soudée à son
extrémité. Il est probable que les Chinois,
si anciennement verse6 dans les arts, n’ont
pas fait cette découverte de nos jours, eux
dont l’industrie étonnante et générale nous
apprend que nous ne sommes qu’un peuple
nouveau.
Broussonet, avec qui j ’eus un entretien
à ce sujet à Londres, chez M. Banks,
me dk qu’une personne lui avoit assuré ,
qu’il y avoit encore un autre moyen d’obtenir
des perles : il consiste à ouvrir avec
beaucoup de soin et de précaution, pour ne
pas endommager l’animal, la coquille qu’on
soumet à l’épreuve : on racle une petite
place de la face interne, et l’pn dépose sur
l ’endroit de la nacre qu’on a enlevé, un
très-petit morceau sphérique de nacre, de
la grosseur tout au plus d’un petit plomb
à tirer : ce globule sert de noyeau à la
perle, que le suc nacré enveloppe, et l’on
obtient par-là, au bout d’un certain tems,
une belle perle. Il me dit qu’on avoit fait
à ce sujet des expériences en Finlande t
qui ont été répétées ailleurs.
L’on peut présumer, d’après ces observations
, que la production des perles
tient autant et peut-être beaucoup plus à
une cause extérieure et accidentelle qu’à
la surabondance et à l’extravasation naturelle
de l’humeur nacrée.
Il y a dans les moules fluviátiles du lac
Tay de fort belles perles, à en juger par
quelques-unes que les pêcheurs de Killin
vouloient nous vendre à un prix plus cher
du double que celles qui sont dans le
commerce ; mais ces belles perles y sont
fort rares : on en trouve , au contraire, en
assez grande quantité qui sont rebutées
par les acheteurs , et qui, si elles ne sont
guère propres à servir d’ornement aux dames
, sont bien intéressantes pour un cabinet
d’histoire naturelle, puisqu’elles confirment
la théorie dont je viens de parler.
La plupart de ces perles ont peu ou
point d’éclat 5 il y en a de rondes , d’ovales
, d’alongées et comme cylindriques ,
d’autres sont hémisphériques, et imitent
un bouton 5 quelques-unes oblongues, ont
N a