•c rend l'air sec et sain , et en chasse toute
tes les vapeurs, qui pour l’ordinaire
*c remplissent ces sortes de cavernes.’ »
Entendons aussi un moment M. Troïl
sur le même sujet.
« Combien , dit ce prélat, les portiques
« des anciens ne brillent-ils point à nos
« yeux par la magnificence étalée dans les
« descriptions qu’on en a faites , et comte
bien ne sommes-nous pas saisis d’admi-
« ration en voyant les colonnades de nos
« édifices modernes î' Mais quand on a vu
« la grotte de Fingal , formée par la na-
«c ture dans l ’île de Staffa, il n’est plus
« possible d’établir de comparaison , et on
« est forcé de convenir que ee morceau
« d’architecture , exécuté par la nature,
« surpasse de beaucoup celui de la colon-
« nade du Louvre , et celui de Saint-Pierre
« de Rome , et même encore ce qui nous
« reste de Palmire et de Pestum, et tout
« ce que le génie, le luxe et le goût des
Grecs a pu inventer (1). »
( i) Lettres sur VIslande, par M. T r o ïl, page Z j6.
Telle fut l’impression que fit la grotte
de Fingal sur M. Banks et sur l’évêque de
Linckoeping ; j ’ai vu beaucoup d anciens
volcans, j’ai décrit et fait connoître de
superbes chaussées basaltiques et de belles
cavernes au milieu des laves 5 mais je n ai
rien trouvé qui approchât de celle-ci et qui
puisse lui être comparé, soit par l’admirable
régularité des colonnes , par 1 élévation
de la voûte , par le site, par les formes ,
l’élégance et la ressemblance de cet ouvrage
de la nature, avec les chefs - d’oeuvre de
l’art, et cependant l’art n’ est pour rien
ici ; il ne faut donc pas être étonne si la
tradition en a fait la demeure d’un héros.
L’entrée de ce beau monument a trente-
cinq pieds d’ouverture, sa hauteur cinquante
six, et sa profondeur cent quarante.
Les colonnes verticales qui composent
la façade sont de la plus parfaite régularité
; elles ont quarante - cinq pieds d’éle-
vation jusqu’à la naissance de la voûte.
Le ceintre est composé de deux demi-
courbes inégales, et qui forment une espèce
de fronton naturel.
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