autrefois liquifiée , a éprouvé , dans quelques
parties, des retraits prismatiques dus
au refroidissement ; et si ces retraits n’ont
pas la belle régularité des colonnes prismatiques
de la grotte de Fingal ou de la
chaussée des géans d’Antrim, c’est qu’il
est probable que ce refroidissement a eu
lieu d’une manière trop rapide, ou que
ce manque de régularité tient à des causes
qui nous sont encore inconnues.
Une des montagnes de cette chaîne offre
, par sa forme et par un enfoncement
qu’on voit vers sa partie la plus escarpée,
une sorte de ressemblance avec un fauteuil
, avec un siège gigantesque, ou du
moins le peuple a cru très-anciennement
y voir cette forme, et en a fait le siège
du géant Arthur : ce lieu, qui n’a de remarquable
que son élévation et son escarpement,
est connu dans les vieilles chroniques
sous le nom latin d'Arthuri se de s, et en
anglois sous celui d’Arthur*s - seat. Il est
possible que cette dénomination lui vienne
aussi d’une autre cause dont la tradition
est perdue j car plusieurs montagnes volcaniques
ont porte de tout tems des noms
relatifs à des géahs ou aux attributs analogues
à ces êtres allégoriques;
Sibbald, dans son Ecosse illustrée, imprimée
en 1684, rapporte une observation
barométrique faite par le mathématicien
George Sinclair , sur le sommet et au
pied de cette montagne, qu’il appelle
sedes Arthuri ; c’est bien la même dont il
est ici question (1).
J’examinois les blocs considérables de
basalte qui se sont détachés de cette montagne
volcanique , et qui forment des en-
combremens vers sa base, lorsque j ’y âpper-
çus des noeuds de zéolite dans le centre même
de la lave ; je m’en procurai quelques
beaux échantillons. Cette zéolite est blanche
, nuancée dans quelques parties d’une
teinte un peu verdâtre ; elle n’est ni ra-
(1) E x observations Georgii Sinclari mathematici nostra-
tiSy invertice illius moutis , cui nomen vulgo Artliuri sedes,
ob id imprimis Celebris, cjuod civitati Edinburgi, ob vicini-
talem imminent, mercurialis cylindri altitudo reperta est 28,
digitorum cum quadrante; apud radices autem mqntis
Sibbald, Scotia illustrata, par, / , lib. I , pag. 10.